Reporters sans frontières (RSF) dénonce son ajout, ce jeudi 14 août, par les autorités russes sur la liste des “organisations indésirables”, une étiquette infamante du Kremlin visant à museler les voix indépendantes, sous le prétexte fallacieux de protéger la Russie de prétendues “menaces”. En l’occurrence, ce qu’il considère comme une menace est le droit à l’information.
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“En classant RSF – une organisation qui se bat pour le journalisme – parmi les ‘organisations indésirables’, le message du Kremlin est clair : il poursuit sa croisade pour museler toutes les voix libres qui exposent sa censure et sa propagande. Mais il ne nous fera pas taire. Nous continuerons à enquêter et à dénoncer la guerre contre l’information qu’il livre et à œuvrer pour que chaque responsable russe de crimes contre les journalistes, en Russie comme en Ukraine, soit identifié et jugé. En un sens, rejoindre cette liste des quelque 250 organisations est un honneur pour RSF. L’absence de motif laisse penser que cette décision est comme une reconnaissance pour l’ensemble de l’œuvre de l’organisation, de l’exfiltration de journalistes russes aux diffusions satellitaires de Svoboda.
Thibaut Bruttin
Directeur général de RSF
Ce jeudi 14 août, le ministère russe de la Justice a annoncé avoir inscrit RSF sur la liste des “organisations indésirables”, qui regroupe les entités étrangères accusées par le Kremlin de constituer une “menace pour la Russie”. Il indique que cette décision a été prise par la justice russe le 23 juillet. RSF, qui ne dispose pourtant d’aucune présence sur le territoire russe, n’en a jamais été informée.
Cette décision n’est pas sans conséquences. Toutes les personnes qui coopèrent avec les “organisations étrangères” ou contribuent à son financement en Russie sont passibles de poursuites administratives et d’amendes. En cas de récidive, les poursuites peuvent être pénales et passibles de peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. La moindre référence à une telle organisation ou la republication d’informations provenant de l’une d’elles suffisent à déclencher ces poursuites.
Ce n’est pas la première fois que RSF est prise pour cible par les autorités russes : en 2024, le régulateur, le Roskomnadzor, avait censuré son site Internet en Russie.
La Russie occupe la 171e place sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2025.
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