Séisme et raz de marée sur le Sud-est de l’Asie

Un séisme d’une amplitude de 8.9 sur l’échelle de Richter a secoué le sud-est asiatique. L’épicentre au large de Sumatra, au cœur de l’Océan Indien a créé plusieurs  vagues exceptionnelles déferlants à plus de 700 km/h en pleine mer. En se rapprochant des côtes, l’onde océanique étant ralentie, les flots se sont érigés en véritables murs d’eau meurtriers. Le phénomène nommé « tsunami » n’est malheureusement pas exceptionnel. Le dernier en date remonte au 17 juillet 1998, où trois raz de marée avaient touché la côte nord-ouest de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, faisant 2 500 morts. Aujourd’hui La Thaïlande, l’Indonésie, le Sri Lanka, les Maldives, la Malaisie, la Brimanie et l’Inde dressent des bilans catastrophiques. L’aide internationale est sollicitée.
 
Plus de 23 000 morts ont été annoncés au lendemain de la catastrophe. Bilan provisoire au vu du nombre de disparus et des cadavres que rejette encore la mer. L’ampleur des dégâts n’est quant à lui pas encore chiffrée. Cela faisait plus de 40 ans que tel séisme ne s’était pas vu dans le monde. Selon l’Institut américain de surveillance géologique (USGS), il s’agit du cinquième plus puissant tremblement de terre qu’ait connu notre planète depuis 1900.
 
Les chiffres provisoires traduisent une situation dramatique : Sri Lanka (11 000 morts), Inde (6 500), Indonésie (4725), Thaïlande (866), Maldives (54), Malaisie (51) et Birmanie (2). Le Sri Lanka constitue le pays le plus touché, lui qui cicatrisait à peine des inondations qui les avaient plongées dans le désarroi en mai 2003. Les autorités s’attèlent à débloquer les routes du sud et de l’est du pays afin d’acheminer les secours. Le premier ministre Mahina Rajpakse avoue néanmoins que le pays n’est pas encore équipé pour faire face à de telles catastrophes. A l’heure de la remise des corps inertes, l’ONU et certains sismologues déplorent le manque d’informations dont ont bénéficié les pays du sud-est asiatique. Les tsunamis auraient pu être annoncés deux heures avant leur arrivée sur les premières côtes. L’infrastructure complexe du système d’alerte coûtant toutefois très cher, aucun pays de l’Océan indien ne s’en était rendu acquéreur.
 
La Suisse participe à l’aide humanitaire engagée dans ces pays. Un million de francs suisse ont d’ores et déjà été débloqué pour l’aide d’urgence. Afin de connaître les besoins et de dresser un bilan complet, le département des Affaires étrangères (DFAE) a envoyé dimanche soir trois experts du Corps suisse d’aide humanitaire et un spécialiste de la Croix-Rouge suisse au Sri Lanka.
 
La chaîne du bonheur, Caritas suisse et la Croix-Rouge suisse récoltent des fonds pour leur venir en aide. Les dons, avec mention «Séisme Asie», peuvent être envoyés sur  l’un des Compte Postal suivants: Caritas Suisse 60-7000-4, Croix-Rouge suisse 30-4200-3 ou Chaîne du Bonheur 10-15000-6.
 
Si l’aide d’urgence semble inévitable, il ne s’agit pas d’oublier aussi qu’il existe un réel danger de seconde secousse. A titre d’exemple, en 1932 au Mexique, une réplique avait créé un tsunami plus fort encore que le séisme initial. Selon Emile A. Okal, spécialiste français, « On peut s’attendre à des effets identiques pendant quelques semaines, ça peut être 19 jours après le jour du séisme.» Si vous avez donc de la famille dans ces pays, il est vivement recommandé de leur conseiller de s’éloigner des côtes et de faire passer le message.
 
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Olivier Grobet

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