Solidarité au quotidien pour les groupes de producteurs locaux sur la côte Est du Sri Lanka

Des années de conflits combinées aux séquelles qui demeurent encore aujourd’hui 4 ans après le passage du Tsunami en 2004 ont ébranlé le développement économique ainsi que les mécanismes traditionnels de solidarité communautaire dans les régions à l’Est du Sri Lanka. ACTED œuvre aujourd’hui auprès des communautés de 7 villages situés dans le district de Batticaloa afin de développer des opportunités de développement économique durable, avec le soutien de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).
 
Les équipes d’ACTED se sont jointes le 16 décembre dernier aux bénéficiaires de ce projet et aux représentants des communautés locales pour inaugurer un Centre de ressources agricoles à Pallchanai. Mais alors que le sentiment du travail accompli prédominait dans la salle, certains visages laissaient paraître une certaine inquiétude suite aux récentes inondations liées à des pluies abondantes tombées les jours précédents. En effet, la plupart des personnes présentes sont des fermiers qui craignent de voir leurs cultures inondées et leur bétail davantage touché par des maladies hydriques. Chacun de ces fermiers fait partie d’un groupe de producteurs locaux spécialisé dans la production agricole, l’élevage de chèvres et de volailles. L’inauguration de ce centre de ressources vient d’ailleurs clore un projet sur 20 mois qui visait à faciliter la formation, la distribution d’outils et le démarrage de petites activités agricoles pour plus de 240 bénéficiaires, dont 32 dans le village de Pallchanai.
 
Ces groupes de producteurs locaux sont constitués en moyenne d’une douzaine de membres et sont destinés à fournir aux bénéficiaires des informations et autres ressources nécessaires indispensables pour les accompagner dans la mise en place de petites activités génératrices de revenus ; ACTED dispense notamment des formations agricoles et distribue des packs composés d’outils et d’autres ressources utiles. Les centres de ressources fournissent un appui complémentaire à ces groupes en mettant à leur disposition différents supports (brochures, documents, photos ainsi que des échantillons de graines) pour améliorer la productivité et la pérennité des activités. Les bénéficiaires sont également sensibilisés à la bonne utilisation des ressources à leur disposition et sont encouragés à travailler en coopération avec les agences gouvernementales et non-gouvernementales susceptibles de les aider. La visite régulière d’experts en agriculture et en élevage qui viennent dispenser conseils et proposent leurs services aux villageois vient compléter le processus.
Mais les Centres de ressources ne sont pas uniquement destinés à apporter un soutien aux diverses activités économiques, puisqu’ils ont également pour rôle de contribuer à la restauration du lien social et des méthodes traditionnelles de communication qui se sont érodés après des années de conflits et de déplacements de populations. En effet, ces centres sont également des lieux de rencontre entre les bénéficiaires qui échangent sur les défis, leurs succès et autres bonnes pratiques. « Par le passé nous étions isolés dans notre travail et aujourd’hui nous travaillons tous ensemble » résume ainsi Lakshmi, la trésorière d’un groupe uniquement composé de femmes. Cette éleveuse de poulets a reçu pour sa part 30 poussins au début du projet qui ont bien grandi depuis puisque les 22 femelles sont sur le point de pondre leurs premiers œufs aujourd’hui. Grâce à la vente de ces œufs et à un micro prêt accordé par le groupe de producteurs, Lakshmi envisage désormais d’acheter un nouveau lot de poulets, ce qui devrait lui permettre d’être très vite à la tête d’un élevage d’une centaine de volailles.
 
Le succès de cette démarche a été souligné par les différents bénéficiaires, représentants des autorités locales et les équipes d’ACTED à l’occasion de l’inauguration du Centre de ressources. La problématique de la pluie a été au cœur de toutes les conversations pendant la cérémonie. Lakshmi évoquait ainsi la possibilité de couvrir son poulailler afin de limiter la propagation de maladies à ses volailles, ainsi que lui a recommandé le vétérinaire local. La pluie a continué à tomber toute la matinée, s’estompant peu à peu au cours de l’après-midi et laissant sa place au soleil. Alors que le risque d’inondation s’est effacé, cette menace récurrente vient souligner à quel point les bénéficiaires sont fiers de leurs petites fermes, mais également leur détermination à protéger leur unique source de revenus.
 

Laisser un commentaire