Soudan (Soudan Sud): La réponse d’urgence se met en place pour l’afflux massif de rapatriés

Au Sud-Soudan, des centaines de milliers de personnes rentrent chez elles après un long exil. Le référendum qui a eu lieu en janvier a déterminé le sort de ce pays : le Sud-Soudan obtiendra son indépendance en juillet 2011. C’est une excellente nouvelle pour tout un peuple qui sort de décennies de conflits et de précarité.
Or, le Sud-Soudan n’est pas équipé pour pouvoir accueillir une population aussi importante. Les services les plus basiques ne sont pas accessibles aux nouveaux arrivants, comme les soins de santé, l’eau et l’assainissement, sans parler de l’éducation et des moyens de subsistance. Dans l’e-newsletter de ce mois-ci, découvrez l’important travail accompli par les équipes de réponse d’urgence (ERU) Medair pour assurer l’accès à l’eau potable.
Retour sur un article publié en février:
Alors que le Sud-Soudan fête son indépendance, les équipes de réponse d’urgence (ERU) de Medair travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour répondre aux besoins urgents de centaines de milliers d’habitants du Sud-Soudan. Ceux-ci reviennent dans leur pays d’origine, après avoir fui vers le nord.
Jusqu’à 200 000 rapatriés seraient arrivés au Sud-Soudan. Selon les estimations, de nombreuses autres, peut-être le double de ce chiffre, sont attendus dans les mois à venir. Cette région extrêmement sous-développée voit sa capacité d’accueil largement dépassée.
« Le niveau de migration est difficile à imaginer, dit Stella Chetham de Medair. Les rapatriés arrivent avec toutes leurs affaires qu’ils empilent dans des abris de fortune. On voit ici et là d’énormes camions qui croulent sous le poids de meubles, de valises et de passagers. De nouveaux abris sont construits à la hâte, un peu partout, avec des bouts de bois et de l’herbe tressée. »
De grands campements de rapatriés émergent au nord, dans l’État frontalier de Bahr el Ghazal, notamment autour de la ville d’Aweil. Même avant ce récent afflux de rapatriés, les habitants d’Aweil faisaient tout leur possible pour loger les réfugiés ayant fui le Darfour et les bombardements aériens au sud de la frontière.
Medair travaille en étroite collaboration avec le gouvernement du Sud-Soudan pour répondre à la crise qui touche la région. Les ERU de Medair s’emploient activement pour apporter leur aide aux zones frontalières fortement touchées. Elles supervisent également les efforts de coordination des diverses organisations venues en renfort.
À l’heure actuelle, les services de base sont quasi inexistants dans les nouveaux campements. L’accès à l’eau potable reste un problème majeur. À Aweil, dans le plus grand campement du pays, qui accueille actuellement plus de 11 000 rapatriés, les habitants doivent faire la queue pendant deux à trois heures pour puiser de l’eau dans le puits principal.
En réponse à cela, l’équipe WASH (eau, assainissement et hygiène) de Medair a construit un système de distribution d’eau simple, doté de plusieurs robinets, qui permet de réduire considérablement le temps d’attente. Dans d’autres campements de la région, Medair construit des latrines d’urgence et répare les pompes en panne des divers puits hors-service. Pendant ce temps, dans l’État voisin d’Unité, les ERU de santé de Medair tentent de contenir une épidémie de rougeole parmi les rapatriés.
« Ce temps de transition est très délicat pour les rapatriés. Pourtant, la vie doit continuer, dit Jesse Pleger, conseiller WASH de Medair. Dans un campement, nous avons trouvé un bébé gravement brûlé. Dans un autre, une femme sur le point d’accoucher. Heureusement, dans les deux cas, nous avons pu demander de l’aide et les conduire dans des centres de santé. Les rapatriés arrivent dans un état de malnutrition extrême, ne sont pas vaccinés, il y a des femmes enceintes, des personnes malades ou dans un état de faiblesse physique. Malheureusement, leurs conditions d’accueil sont beaucoup plus précaires que celles qu’elles connaissaient auparavant. »
Pourtant, chaque jour voit l’arrivée de nouvelles personnes. L’insécurité du voyage ne les décourage pas. Elles souhaitent plus que tout au monde rentrer dans leur pays d’origine, qui a récemment acquis son indépendance, après des années de guerre et d’incertitude.
« Même après un référendum pacifique, il est impossible de prévoir comment les choses vont se passer dans ce nouveau pays, dit Caroline Boyd, directrice nationale adjointe de Medair. Medair a travaillé au Sud-Soudan tout au long des difficiles années de guerre, et pendant les cinq années de l’accord de paix. Notre mission est d’aider les personnes les plus vulnérables. Quoi que nous réserve l’avenir, nous nous sommes engagés à rester ici aussi longtemps que notre aide sera nécessaire. »
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