Soutenir la lutte contre les violences sexuelles en RDC

En terme d’égalité des sexes, la RDC détient l’un des plus faibles scores au monde. Les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) y sont très répandues. Cela peut être imputé à la prévalence, au sein des communautés peu sensibilisées sur ces thèmes, de comportements souvent permissifs. Alors qu’ACTED travaillait pour améliorer des infrastructures de base dans les communautés environnantes, les réalités auxquelles étaient confrontées les femmes sont devenues préoccupantes. Pour faire face à cette situation, dans les provinces d’Ubangui Sud et du Bas Uélé, ACTED a alors mis en place des points focaux locaux dédiés à ces VSBG, ainsi que des centres de santé procurant des soins aux victimes. En parallèle, ACTED a mené une vaste campagne de sensibilisation pour lutter contre ce fléau.

42 000 personnes ont été sensibilisées en 2018
120 points focaux ont été mis en place
48 centres de santé ont été soutenus

Naissance du projet

Pour répondre aux besoins des victimes de VSBG, ACTED a formé 120 points focaux dans les communautés des deux provinces identifiées. Ainsi, les survivantes peuvent aujourd’hui se confier à un point focal de leur communauté et qui constitue le premier relais psychosocial. Celui-ci est ensuite chargé d’aiguiller les survivantes vers les services de soutien disponibles localement pour qu’elles reçoivent des soins complets. ACTED a également apporté un soutien à 48 centres de santé partenaires pour assurer le suivi médical des survivantes. En outre, une clinique juridique partenaire du projet, a été mise en place pour fournir activement les informations et le soutien dont ont besoin les victimes en quête de justice.

ACTED a également mis en place des psychologues pour apporter un soutien psychosocial aux victimes mais aussi à leurs familles, grâce à des entretiens individuels, une médiation familiale et des groupes de discussion. Compte tenu du nombre de survivantes forcées à quitter leur communauté et dont la vie a été profondément perturbée par ce départ, il était également crucial pour ACTED de promouvoir des activités génératrices de revenus afin que ces victimes puissent retrouver leur autonomie.

« A la suite de son agression, une survivante souffrait beaucoup physiquement et perdait la mémoire, ce qui la conduisait à errer pendant des jours dans la forêt. Ses proches la croyaient ensorcelée. Il a fallu du temps pour qu’elle puisse en parler, mais elle y est arrivée grâce à une aide médicale et psychologique.
La voir retrouver la santé a été une grande victoire. »

Geneviève, Psychologue ACTED, Gemena

La sensibilisation au cœur de l’action

D’après nos équipes, la sensibilisation est primordiale. En effet, le manque de sensibilisation entrave tant l’identification des VBSG que l’apport d’une réponse à ces violences. C’est pourquoi, dans les provinces concernées, ACTED dispose d’un réseau de points focaux qui effectuent des sensibilisations de proximité auprès de plus de 42 000 personnes de ces communautés.

ACTED forme  des acteurs clés qui sont désormais en mesure de reconnaître les situations de VBSG. Ceux ci, sélectionnés pour leur rôle de leader communautaire, ont bénéficié de formations pour favoriser le changement des comportements au sein de leurs communautés. Les officiers de police judiciaire ainsi que tous les travailleurs de l’entreprise locale en charge des travaux publics ont également suivi les formations dispensées par les équipes ACTED.

Quels résultats ?

Après plusieurs mois d’activités, un changement perceptible s’est opéré dans la zone. Les équipes témoignent d’une véritable libération de la parole sur le sujet tabou des VSBG, de la part des victimes mais aussi des communautés dans leur ensemble. A certains endroits, le débat suscité par les sensibilisations a même fait émerger une prise de conscience particulière sur les violences psychologiques faites aux enfants.

« La prévention règle beaucoup de problèmes auxquels la prise en charge ne pourra jamais répondre. Car elle vient avant, elle anticipe les violences. »

Didier NAMA, chargé de clinique juridique, Gemena

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