A l’issue de l’édition en ligne du Festival Filmar en América Latina, le film Los Lobos, du réalisateur mexicain Samuel Kishi Leopo, a remporté le Prix du public. Ce prix, d’une valeur de 4000 francs, est co-financé par la Fédération genevoise de coopération (FGC) et Helvetas.
«La FGC est heureuse de contribuer, comme chaque année, à travers les financements de la Ville et du Canton de Genève, au festival Filmar en América Latina qui exprime l’importance de la dimension culturelle du développement. La culture souligne magnifiquement l’unité dans la diversité du genre humain, notre appartenance, malgré toutes nos différences, au même monde, à une même humanité dont les destinées sont liées», a déclaré René Longet, président de la FGC.
Los Lobos couronné par le public
Los Lobos (Les Loups) évoque, tout en finesse, la réalité vécue par Max et Leo, deux très jeunes frères que Lucia, leur mère, a emmenés du Mexique aux États-Unis vers de meilleures conditions de vie. Leur quotidien se réinvente dans un espace confiné entre attente, courage et jeux improbables. Lauréat du Grand Prix du Jury International Generation Kplus à la Berlinale de 2020, cette oeuvre rappelle la place cruciale des enfants dans un univers qui ne leur en fait pas toujours une.
René Longet, président de la FGC, salue un film «intimiste, subtil, allusif, concret et poétique, qui nous plonge au cœur d’une réalité illustrée par ces passagers clandestins bravant tous les dangers, accrochés aux trains de marchandises traversant le Mexique, ou par le fantasme d’un président désormais déchu de vouloir protéger par un mur un pays presque entièrement issu de la migration, les Etats-Unis, d’autres migrants…
Los Lobos nous montre Lucia et ses deux garçons de 5 et 8 ans arrivant au Nouveau Mexique et nous fait suivre leur quotidien à travers leurs yeux. Confrontée à la précarité et à la nécessité, pleinement consciente de sa situation, Lucia ne néglige aucun de ses devoirs d’éducation et cumule deux emplois mal payés sans jamais perdre sa dignité, son sens de l’à-propos, sa lucidité. La lenteur de la caméra traduit bien les longues journées de Max et Léo, confrontés à un environnement déroutant. Dans la banlieue informe où ils vivent, le sordide se mêle à l’universel humain, la décadence et l’abandon côtoient la force de vie, la joie d’un moment récompense des attentes incertaines».

Une première oeuvre colombienne a séduit le Jury des Jeunes
La 22e édition du festival, qui s’est déroulée en ligne du 20 au 29 novembre 2020, a aussi couronné El alma quiere volar, première oeuvre cinématographique de la cinéaste colombienne Diana Montenegro, choisie par le Jury des Jeunes. El alma quiere volar relate la vie de Camila, une adolescente qui grandit au sein de la maison familiale de sa grand-mère maternelle, entourée de femmes. Camila, armée de ses rêves, prie pour que la vie de sa mère change.
Les membres du Jury des Jeunes, venus des collèges genevois Sismondi, De Saussure, Rousseau, Voltaire, de l’École Internationale et de l’Institut Florimont et encadrés par le monteur uruguayen Damián Plandolit, ont été particulièrement sensibles à cette première œuvre d’une grande beauté. «Ce film nous a laissé un message clair et intense: aucun dieu, aucune religion, aucun ordre extérieur ne viendra nous sauver. Seuls l’amour et la solidarité nous libéreront de notre souffrance. Pour toutes ces raisons mais également parce que nous espérons que ce premier prix motivera d’autres femmes à perpétuer un cinéma de cette intensité, nous l’avons choisi», explique le Jury des jeunes. Le prix d’un montant de 4000 frances est cofinancé par Terre des Hommes Suisse, Eirene Suisse et SWISSAID Genève, associations membre de la FGC.
Spectateurs et spectatrices de toute la Suisse
«Si la majorité des connexions sur filmingo proviennent de la Suisse romande, dont la plupart de Genève, suivi par Lausanne, nous avons constaté qu’un grand nombre d’utilisateurs et utilisatrices venant de toute la Suisse se sont inscrit·e·s pour FILMAR, et notamment à Zurich, Berne, Bâle, en Valais, Fribourg ou Neuchâtel, mais aussi dans des villages un peu de partout en Suisse», a constaté Meret Ruggle, la directrice de trigon-film et de la plateforme filmingo, qui a permis de visionner une trentaine de films en ligne.
Si des chiffres ne sont pas enocre disponibles, la tendance du suivi de l’événement sur les réseaux sociaux, notamment parmi les jeunes, est à la hausse.
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