Selon les estimations, il y a au moins 100’000 sans-papiers en Suisse. Il s’agit de personnes ayant une identité et un passeport mais qui résident en Suisse sans autorisation de séjour. L’écrasante majorité d’entre elles travaille et certains paient leurs impôts et cotisent aux assurances sociales, rappelle le collectif.
« Personne n’est illégal », ont rappelé les manifestants à Berne, dont plusieurs centaines latino-américains er africains. La manifestation était soutenue par des dizaines d’organisations et des partis politiques.
« Une mobilisation très importante » a affirmé le Conseiller aux Etats Luc Recordon (Vert/Vaud) membre aussi du Comité de la ONG E-CHANGER de coopération solidaire Nord-Sud présent à Berne.
« Une hypocrisie politique majeure caractérise la politique suisse à l’égard des sans-papiers: d’un côté la nécessité de cette main d’œuvre pour l’économie et de l’autre, la négation officielle de leurs droits fondamentaux », s’insurge le Mouvement des sans-papiers.
Le collectif a profité de la manifestation pour appeler la population à signer sa pétition, lancée le 3 mai. Celle-ci demande la mise en place de conditions permettant la régularisation des personnes sans statut légal résidant en Suisse.
Dans l’immédiat, le Mouvement pour les sans-papiers exige du Conseil fédéral (exécutive helvétique) qu’il renonce à sa politique de renvoi forcé inhumaine, inutile et coûteuse. Il demande le maintien de l’accès à la scolarité pour tous les enfants de sans-papiers.
Pour le Mouvement, il faut aussi mettre sans tarder un dispositif d’accès à l’apprentissage pour les jeunes sans-papiers, comme demandé par les Chambres fédérales en 2010.
Malgré les appels répétés du Conseil de l’Europe, la Suisse a toujours refusé de mener une régularisation collective des sans-papiers, rappelle l’organisation Solidarité sans frontières. Et d’ajouter qu’avec la jurisprudence actuelle, « les régularisations individuelles sont pratiquement impossibles ».
(ATS/ E-CHANGER/SFi)
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