Surchat Vial : « Nous avons décidé de créer une trousse urbanitaire, méthode d’urbanisme appliquée à des situations humanitaires, outils à disposition des ONGs sur place ou des acteurs locaux. »

Premier volet d’une interview triptyque, Nicole Surchat Vial évoque la naissance de l’ONG : Urbanistes sans frontières. Née à Genève d’un réseau de spécialistes universitaires et d’urbanistes, USF propose déjà une méthode de reconstruction lors de situations humanitaires.

Depuis quand existe Urbanistes sans frontières et pourquoi ?

L’association USF est née en mai 2005, ici à Genève. Le but de l’association est de faire de l’échange de connaissances pour créer une sorte de corpus de savoirs et de compétences. A partir de cela, nous avons trois lignes d’actions : la formation, la recherche sur les thématiques telles que l’habitat, le logement, les transports, l’écologie, l’environnement  qui a actuellement abouti à une trousse « urbanitaire », et enfin l’aspect concret, collaborer, prendre en charge des projets et des actions de reconstructions sur le terrain.

Quels sont vos projets ?

Nous envisageons monter un projet au Sri Lanka, notamment au niveau de la reconstruction post-catastrophe. On essaie de développer des méthodes pour pouvoir penser la reconstruction de villes ou de quartiers en ne se pliant pas uniquement aux impératifs de l’urgence. On ne pense souvent pas que les infrastructures temporaires vont durer. En construisant un camp, comme un espace provisoire, on occulte tout le côté d’aménagement de vie du lieu, comme des endroits destinés aux rencontres et aux loisirs. L’urbanisme tend aussi à cela.

Dans cette optique, nous avons décidé de créer une trousse urbanitaire, méthode d’urbanisme appliquée à des situations humanitaires, outils à disposition des ONGs sur place ou des acteurs locaux.

En septembre 2005, nous avons organisé un séminaire avec des acteurs de l’humanitaire tel que le CICR, l’ONU, et des professionnels de l’urbanisme. Nous (Ndlr : environ 80 personnes) avons fonctionné par ateliers. De cet événement, nous avons retiré un écho assez favorable. Dans le cadre d’un interview, la DDC par son responsable communication a marqué sont intérêt envers notre démarche (voir http://www.swissinfo.org/sfr/swissinfo.html?siteSect=107&sid=6177929 )

Pour passer à la vitesse supérieure, il nous faudrait appliquer cette trousse à des projets concrets. Donc nous nous sommes dirigés vers des pays où il était facile d’obtenir des renseignements. Au Sri Lanka, il y a eu tellement d’ONGs, de coopérations et partenariats qu’il est extrêmement facile d’obtenir aujourd’hui les informations nécessaires à l’application de nos méthodes. Nous aimerions mettre en place une collaboration avec l’UDA (Urban Developpment Authority) de Colombo et les architectes de l’université de Moratuwa.

Comment est organisée cette association ?
« L’association est présidé par le Professeur Riccardo Mariani du laboratoire de recherche sur les établissements humains (LaREH) de l’université de Genève et co-présidé par les Professeur Honoraire Andràs November de l’Institut universitaire d’études du développement (IUÉD) et André Guillerme du Conservatoire national des arts et métier de Paris (CNAM).

La direction en est assurée par les architectes urbanistes, Nicole Surchat Vial, ancienne directrice de l’aménagement du territoire vaudois et Pascale Roulet Mariani, directrice adjointe, active à la Ville de Genève. » (http://www.urbansf.org/)

Ensuite viennent des professionnels de l’urbanisme qui consacrent un peu de leur temps pour cette association. A titre d’exemple, il y a Michèle Tranda de l’EPFL qui a beaucoup travaillé sur les gouvernances locales. On se veut vraiment interdisciplinaire et transversal.

Le noyau de base de nos membres s’est développé autour de ces deux domaines : urbanisme et enseignement. Mais on aimerait encore élargir notre champ de compétences. Les derniers adhérents que nous avons eus grâce au séminaire sont des géographes. L’urbanisme, ce n’est pas seulement du technique ; il y a un lien évident avec les décisions qui se prennent au niveau des politiques publiques. Dans tous les processus de participation et de concertation de projet, il est extrêmement important de savoir comment se prennent les décisions. La trousse urbanitaire apporte à ce niveau une méthode d’action. Nous avons mis en place dans notre méthode un guide de concertation et de pratique de la gouvernance (identifier les rôles de chacun, traçabilité du processus, etc…..).

Nous avons un troisième projet qui est développé plus par Pascale Roulet. Il y est question de développer une théorie sur l’urbanisme dans le domaine de l’humanitaire. Nous avons approché le RUIG (réseau universitaire international genevois) pour obtenir un soutien de ce réseau entre universitaires et organisations internationales.

Notre objectif pour 2006 est  la recherche de fonds et l’élargissement du cercle de nos membres. D’autre part notre projet au Sri Lanka devrait nous permettre (si nous en obtenons le financement) d’acquérir une crédibilité opérationnelle.

Propos recueillis par Olivier Grobet

Fragments de paroles

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La trousse urbanitaire selon Nicole Surchat Vial

l’urbanitaire: une méthode d’urbanisme intégrée et durable

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