UBS fait obstruction à une procédure pénale pour blanchiment d’argent dans le cadre de la corruption liée au bois tropical

En intentant une action contre le Ministère public de la Confédération, UBS tente d’empêcher l’emploi de pièces à conviction dans le cadre d’une procédure pénale pour blanchiment d’argent provenant de la corruption liée au défrichage de la forêt pluviale de Bornéo.
 
La grande banque suisse UBS tente, par une action devant le Tribunal fédéral, d’empêcher le Ministère public de la Confédération de se servir de pièces à conviction à charge dans le cadre d’une procédure pénale pour blanchiment d’argent. C’est ce que l’on peut lire dans l’édition bâloise de dimanche dernier de «Schweiz am Sonntag».
 
Le contexte de la controverse entre UBS et le Ministère public de la Confédération est une procédure pénale intentée contre la banque en raison de blanchiment présumé de 90 millions de dollars sur mandat du dirigeant malais Musa Aman, Premier ministre de l’État malais de Sabah. Selon les informations à la disposition du Bruno Manser Fonds, le politicien aurait systématiquement encaissé des pots-de-vin pour l’attribution d’autorisations de défrichage dans la forêt tropicale de Bornéo.
 
Les dessous-de-table ont été blanchis via des comptes UBS à Singapour et Hong Kong; Musa Aman possédait par ailleurs un compte personnel auprès d’UBS à Zurich. Suite à une plainte pénale déposée par le Bruno Manser Fonds, le Ministère public de la Confédération avait ouvert une procédure en août 2012.
 
Le Ministère public a confirmé la dernière semaine que la procédure pénale était encore active: «La procédure actuelle est fortement marquée par les différends quant au scellement ou descellement de pièces à conviction».
 
Face aux médias, UBS avait jusqu’ici assuré «bien entendu» coopérer avec les autorités pénales et appliquer «dans le monde entier des standards les plus élevés dans la lutte contre le blanchiment d’argent».
 
Le Bruno Manser Fonds est déçu du fait qu’UBS, par son comportement, contribue à couvrir les délits d’un dirigeant corrompu, qui laisse défricher la forêt pluviale de Bornéo pour son enrichissement personnel. Il demande à UBS de cesser sa tactique de retardement et d’agir en pleine coopération avec la justice pour une conclusion rapide de la procédure pénale.

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