Ukraine: Témoignages en direct

Les équipes d’ACTED sont aujourd’hui mobilisées à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, pour continuer de soutenir de l’intérieur les victimes du conflit.

L’ouest de l’Ukraine accueille aujourd’hui des milliers de personnes qui ont fuit les zones assiégées ou quasi assiégées. Beaucoup de personnes déplacées se sont réfugiées dans des centres collectifs (gymnases, écoles, églises, hôtels, etc.) ou dans des familles d’accueil. Alors que des milliers de personnes déplacées fuyant les bombardements continuent d’affluer dans la région, équipes travaillent de concert avec les centres d’hébergement et les partenaires sur place pour apporter une aide de première urgence à ceux qui en ont le plus besoin, distribuer des repas chauds et des biens de premières nécessité.

Dans un dortoir aménagé à la hâte dans les locaux de l’université polytechnique de Lviv, une cinquantaine de personnes partagent un repas chaud distribué par les équipes d’ACTED. Parmi elles, Oxane, 52 ans. Elle est arrivée le 2 mars avec son mari depuis Kyiv.

Nous sommes partis, mon mari et moi, avec juste ce petit sac, quelques vêtements, des biscuits, et un ticket de train pour quitter Kyiv.

Oxane, 52 ans

Oxane est professeur de littérature ukrainienne, son mari Volodia est agent de sécurité. Ils ont un fils parti en Hongrie à la fin de l’année dernière. « Nous voulions le rejoindre, mais mon mari a moins de 60 ans, il est mobilisable et n’a pas le droit de partir ». Volodia, son mari, écoute la conversation, abattu. Oxane pleure souvent. Son monde a été englouti. Elle a très peur, elle ne sait que faire, elle ne comprend plus rien : « C’est inimaginable! »

Ils racontent : témoignages des collègues de Lviv

Ils sont une douzaine à travailler désormais depuis le bureau d’ACTED à Lviv. Ils viennent du Donbass et d’autres régions ukrainiennes, mais aussi d’Arménie, ou encore du Québec. Ils nous racontent comment leur quotidien a été transformé, et comment tous et toutes se sont mobilisés et redoublent d’efforts pour répondre à l’urgence.

Dans l’urgence, tout est à faire, il faut faire face. C’est la course. Certains sont arrivés avec leur famille : il faut se loger, trouver des solutions après être partis à la hâte. Et surtout il faut s’adapter, tandis que les sirènes d’alerte retentissent dans la ville.

Anna vient juste de rejoindre les équipes à Lviv. Originaire de la région de Kharkiv, Anna était revenue dans son appartement à Kyiv en octobre dernier, de retour de mission avec ACTED à Kaboul. Elle raconte :

En une nuit j’ai basculé dans un autre monde : je me suis réveillée dans mon pays, mais avec le conflit. Tout était différent. Ce qui m’a le plus frappé au début, c’était de voir les rues de Kyiv désertes, les magasins fermés, les cafés aux rideaux tombés. C’était étrange.

Anna

Anna parle d’une voix douce, très calme. Elle est arrivée à Lviv la veille, par le train, après de nombreuses heures de voyage. Dès le lendemain matin, elle était au bureau, prête à se mobiliser pour les opérations d’urgence. Elle n’a emporté qu’un tout petit sac, « pour laisser la place aux autres », raconte-t-elle. Ses livres, ses vêtements, ses affaires sont restés dans son appartement à Kyiv. « Aucune importance », dit-elle, « je retrouverai tout cela plus tard ».

C’est désormais depuis Lviv qu’elle coordonne une partie des activités d’ACTED en Ukraine. Elle n’a aucune intention de quitter son pays et sa famille. « Les gens que je connais, mes amis, mes proches, ne veulent pas partir à l’étranger ». Elle se sent encore plus investie et plus motivée : « Ce que je fais ici, ce sera pour des gens que je connais, dont je partage la vie ».

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