UN EXEMPLE D’ENTREPRISE PRIVEE QUI INVESTIT POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE : LA FONDATION SHELL

La fondation Shell a pour vocation de favoriser le développement durable de certaines des communautés les plus pauvres de la planète. Après un démarrage basé sur le financement de projets, elle cherche désormais à faciliter la création de nouvelles filières économiques et financières avec une approche similaire à celle d’une « banque d’affaires sociale ».
 
Créée à l’initiative du groupe Royal Dutch/Shell, la fondation Shell centre ses actions sur les problématiques de la lutte contre la pauvreté, de l’environnement, et de l’accès à l’énergie. Ce choix d’enjeux sociaux a l’avantage de donner un mandat clair à cette fondation et lui permet de bénéficier des compétences du groupe pétrolier. Cette dernière opportunité est déterminante dans l’engagement de la fondation dans une nouvelle approche de l’aide au développement, basée sur la promotion des pratiques d’entreprise pour lutter contre la pauvreté.
 
La fondation s’intéresse, au financement de projets individuels. Mais malgré plusieurs succès spectaculaires, les premières années de la fondation n’ont pas réellement permis la création d’initiatives viables ou capables de se développer sans une aide extérieure continue aux projets financés. En réponse à cette expérience décevante, la fondation a fait évoluer ses activités vers celles d’une « banque d’affaires sociale », pour laquelle la stratégie n’est plus de donner mais d’investir.
 
La fondation investit désormais ses ressources dans des projets d’aide à des entreprises ou des initiatives, financièrement viables, bénéficiant à l’environnement ou aux populations pauvres. La logique de cette approche est simple: seul ce type d’organisation est en mesure de devenir indépendant de l’aide extérieure et de développer ses activités. Pour la fondation Shell, cette démarche doit également s’accompagner de la mise en place de mécanismes de marché,  favorisant l’émergence de ce type d’entreprise.
 
Dans de nombreux pays en développement, faute d’actifs à hypothéquer, les entreprises rencontrent des difficultés pour accéder aux marchés financiers classiques. Certaines entreprises à fort potentiel de croissance peinent donc à se développer. 
 
Pour combler ce « dysfonctionnement » du marché, la fondation a donc entrepris en Afrique du Sud et en Ouganda de créer des fonds d’investissements avec des partenaires financiers locaux. Au travers de ces initiatives, elle s’est donnée pour ambition de transférer à ses partenaires locaux certaines compétences en matière d’évaluation de projets et de prouver que le financement de PME dans les pays en développement pouvait être catalyseur de progrès sociaux durables. Cette nouvelle approche semble prometteuse.
 
La fondation Shell considère que le commerce international pourra être un facteur déterminant dans la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement. De nombreux petits producteurs ne disposent toutefois pas des connaissances marketing ou d’une taille suffisante pour pouvoir commercer avec les grands groupes occidentaux, elle cherche donc à développer des filière, ou chaînes d’approvisionnement, qui permettront à ces producteurs  d’accéder aux marchés des pays industrialisés.
 
L’exemple de la Fondation Shell est un exemple parmi d’autres d’entreprises qui cherchent à concilier les besoins de développement des pays pauvres avec les modes de fonctionnement des marchés de l’économie libérale.
L’avenir dira si cette approche est suffisamment convaincante pour être réaliste.
 
www.shellfoundation.org
 
Marie Valentine Florin

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