GAMBIE: Menaces de mort contre deux journalistes

Reporters sans frontières est profondément préoccupée par les menaces de mort proférées contre Baboucarr Ceesay et Abubaccar Saidykhan. Acquittés en début de semaine des charges de « conspiration » et d’ »incitation à la violence » qui pesaient contre eux depuis le début du mois de septembre, les deux journalistes sont personnellement menacés dans un message reçu le 25 octobre 2012.
« La détérioration de la situation des journalistes en Gambie a atteint un niveau alarmant, a déclaré Reporters sans frontières. Yahya Jammeh, prédateur de la liberté de l’information, multiplie depuis août 2012 les pressions administratives et judiciaires contre les professionnels des médias indépendants. Encouragés par ces méthodes, les partisans du Président gambien sont prêts à commettre des meurtres dès lors que les journalistes osent critiquer le gouvernement. Nous demandons aux autorités de mettre fin à leur campagne de décrédibilisation des médias et de garantir aux journalistes la sécurité qui leur est due, en commençant par l’ouverture immédiate d’une enquête sérieuse sur les menaces reçues par Baboucarr Ceesay et Abubaccar Saidykhan ».
Les journalistes, arrêtés début septembre et poursuivis pour avoir appelé à manifester pacifiquement contre la vague d’exécutions de prisonniers décidée par Yahya Jammeh en août dernier, ont tous deux reçu l’e-mail suivant :
« Vous avez le choix entre la vie et la mort. […]
Vous êtes des connards bornés qui veulent détruire l’image du gouvernement de l’Allliance patriotique pour la réorientation et la reconstruction [Ndlr : APCR, parti au pouvoir] et de notre bien-aimé président Yahya Jammeh. Vous pensez pouvoir importer ici les situations de la Tunisie, de l’Egypte, de l’Algérie, de la Syrie et du Liban. Je viendrai avec mon équipe d’assassins patriotiques prêts à tuer pour notre pays et notre Président.
La police n’est pas la mieux placées pour vous punir.
Je vous tuerai volontiers […] si vous ignorez cet avertissement.
Je sais que vous avez des liens avec des dissidents gambiens à l’étranger, mais vous n’y survivrez pas.
Le fait que vos stupides collègues qui se considèrent Journalistes m’aient donné vos adresses e-mail prouvent à quel point vous êtes faciles à atteindre. […]
Nous ne vous donnerons plus d’avertissements avant de vous retrouver.
Nous vous baiserons bientôt jusqu’à la mort. Aucun d’entre vous ne s’en sortira.
De Mofala Jato et son groupe de tueurs patriotiques ».

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