Brésil: Les partenaires et coopér-acteurs d’ECHANGER débattent de l’avenir de la coopération solidaire

La rencontre a réuni plus de 30 coopérant-e-s  et dirigeant-e-s des mouvements sociaux et ONG appuyés par E-CHANGER (E-CH) au Brésil: mouvements organisant les paysans (Mouvement des Travailleurs ruraux Sans Terre), les travailleurs urbains sans-toit (União, Centrale des Mouvements Populaires), les femmes (Marche Mondiale des Femmes), d’appui aux populations indiennes (SECOYA), de défense des droits humains au Maranhão (SMDH),  de défense des adolescents (CEDECA). La représentativité sociale et l’impact de la lutte menée par ces acteurs a nourri un riche débat sur les chemins de la coopération Nord-Sud et son importance pour le Brésil «d’en bas».
Les participant-e-s ont d’abord discuté de l’importance de la coopération internationale pour la majeure partie de la population brésilienne, vivant encore dans la pauvreté et l’exclusion. Comme l’a rappelé Derivaldo Augusto Silva de Faria, coopér-acteur national auprès du MST : «Au Brésil, les inégalités ont encore augmenté ces dernières années. La concentration des terres aussi. Les mouvements sociaux luttent donc dans un contexte qui est devenu plus difficile.»
Bruno Clément et Franz Erni, les représentant-e-s d’ECH et MBI (Mission Bethléem Immensee) en Suisse, ont présenté les enjeux de l’alliance formée par E-CH, MBI et Inter-Agire. Les organisations partenaires et les volontaires d’E-CH au Brésil ont réaffirmé, dans ce cadre, l’importance de la continuité du programme Brésil.
Tout au long de la semaine, les organisations partenaires et leurs volontaires ont présenté les impacts concrets de la coopération: améliorations de la santé des populations rurales et indigènes, de la communication des mouvements sociaux, travail de socialisation auprès d’adolescents en milieu urbain, défense du droit au logement, des droits des femmes, etc. «Chaque partenariat amène sa pierre à la construction d’une société plus juste», a rappelé Djalma Costa, coordinateur du programme de l’alliance au Brésil.
Le débat sur les impacts de la chaîne de l’extraction de minerais a constitué un temps fort de la rencontre. Une visite à la communauté Oiteros, dans la municipalité de Santa Rita, a permis de les mesurer sur le terrain. La ligne de chemin de fer installée dans la région par la transnationale Vale SA pour transporter le minerais a des conséquences dramatiques pour la population locale: route coupée parfois durant toute la journée par des trains à l’arrêt; pollution de l’air entraînant une explosion du nombre des maladies respiratoires; pollution des cours d’eau prétéritant les activités de pêche; morts dues à l’absence d’un passage sécurisé, etc. Comme le soulignait José Vale dos Santos, ex-coopér-acteur de E-CHANGER aujourd’hui secrétaire responsable de l’Environnement de la municipalité de Barreirinhas (Etat de Maranhão) cet exemple illustre «une politique néo-développementiste, appuyée par le gouvernement.» Cette dernière «s’appuie sur une idéologie de progrès. Mais, dans les faits, elle fait le jeu des transnationales et dégrade les conditions de vie de la majorité de la population.»
Le dernier jour de la rencontre a été consacré à une discussion sur les priorités de chaque organisation partenaire dans le cadre de la coopération avec E-CH.
Guy Zurkinden, cooper-acteur E-CH au Brésil

http://www.e-changer.ch/fr/menu-vertical-2/news/view/article/les-partenaires-et-cooper-acteurs-dechanger-au-bresil-debattent-de-lavenir-de-la-cooperati.html
 

 

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