La semaine passée s’est déroulée la conférence annuelle de l’OMS sur l’ulcère de Buruli à Genève. MSF a fait partie intégrante de ce sommet et a présenté les techniques modernes de pansements utilisées dans le cadre de son programme sur l’ulcère de Buruli à Akonolinga au Cameroun.
Il existe un consensus international sur les lignes de conduites quant à la cicatrisation des plaies
Depuis quelques années, l’approche des pansements des plaies cutanées a été profondément modifiée grâce à une meilleure compréhension des processus de cicatrisation. Il est tout d’abord nécessaire de déterger correctement la plaie, maîtriser l’infection lorsqu’elle existe et utiliser un pansement adapté à la plaie afin de permettre à l’épiderme de se cicatriser.
En Afrique, les pansements modernes sont peu disponibles
De nouveaux pansements sont arrivés sur le marché. Largement utilisés en Europe comme en Amérique, ils sont encore ignorés en Afrique. Pourtant les plaies aiguës ou chroniques y sont courantes, et il en existe de plus spécifiques comme celles liées à l’ulcère de Buruli ou encore à la leishmaniose par exemple. Les traitements les plus généralement utilisés reposent sur l’iode polyvidone, le dakin et, dans les meilleurs des cas, sur les pansements gras. Pourtant, compte tenu des connaissances actuelles, de tels pansements ne devraient plus être utilisés. Notre expérience montre que les pansements dits modernes apportent une facilité de travail pour les soignants, un meilleur confort et une guérison plus rapide pour le patient.
L’une des explications permettant de comprendre pourquoi les pansements modernes sont peu utilisés en Afrique est leurs coûts, véritable obstacle à leur développement. D’autre part, il existe aussi une certaine méconnaissance de l’évolution des protocoles qui a eu lieu ces dernières années.
MSF soigne l’ulcère de Buruli à Akonolinga au Cameroun
MSF a tout de même introduit les techniques modernes de pansement dans le programme de lutte contre l’ulcère de Buruli à Akonolinga. Le travail des équipes consiste à former le personnel soignant aux nouvelles approches de la cicatrisation, mettre en place une grille de description des plaies permettant d’avoir un langage commun entre soignants et suivre l’évolution des plaies.