Dans le cadre de la "Semaine de l'informatique plurielle" (jusqu'au 27 novembre), le mercredi 24 novembre (c'est à dire demain... désolé, je le dis pas très en avance) aura lieu à Uni Dufour dès 20h (entrée libre) une conférence qui a pour thème "L'humanitaire et l'informatique ".
Une petite description :
En terrain miné
Centrée sur l’apport de l’informatique à la cause humanitaire, la soirée de mercredi verra Jean-Paul Rychener, du Centre international de déminage humanitaire, s’exprimer sur les moyens d’établir, pour chaque pays donné, une carte géographique répertoriant l’ensemble des mines anti-personnelles. Une démonstration avec des lunettes à visée laser aura lieu à cette occasion. Plus directement axées sur le problème de la pauvreté, les contributions de Marc Steinlin et Ingeborg Breines feront respectivement état de la «fracture numérique» entre les pauvres et les nantis, ainsi que de la nécessité de considérer, dans le cadre des droits de l'homme, le besoin d'approche humaniste à long terme en vue de la réduction de la pauvreté.
 
Le programme de la soirée est:
Office des Nations Unies - Ricardo Espinosa 
 > Discours d'introduction  
      
UNESCO -  Ingeborg Breines 
 > La lutte contre la pauvreté (présentation en anglais) 
       
Helvetas - Marc Steinlin 
 > La fracture numérique  
      
Centre International de déminage humanitaire -  Jean-Paul Rychener 
 > High-tech au service du déminage anti-personnel  
Pour plus d'informations:
http://www.unige.ch/sciences/cui/sip/
			
									
									
						"L'humanitaire et l'informatique" à l'Uni Dufour
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Re: "L'humanitaire et l'informatique" à l'Uni Dufo
Merci pour l'info...j'essaierai d'y passerummite a écrit :Dans le cadre de la "Semaine de l'informatique plurielle" (jusqu'au 27 novembre), le mercredi 24 novembre (c'est à dire demain... désolé, je le dis pas très en avance) aura lieu à Uni Dufour dès 20h (entrée libre) une conférence qui a pour thème "L'humanitaire et l'informatique ".
Une petite description :
En terrain miné
Centrée sur l’apport de l’informatique à la cause humanitaire, la soirée de mercredi verra Jean-Paul Rychener, du Centre international de déminage humanitaire, s’exprimer sur les moyens d’établir, pour chaque pays donné, une carte géographique répertoriant l’ensemble des mines anti-personnelles. Une démonstration avec des lunettes à visée laser aura lieu à cette occasion. Plus directement axées sur le problème de la pauvreté, les contributions de Marc Steinlin et Ingeborg Breines feront respectivement état de la «fracture numérique» entre les pauvres et les nantis, ainsi que de la nécessité de considérer, dans le cadre des droits de l'homme, le besoin d'approche humaniste à long terme en vue de la réduction de la pauvreté.
Le programme de la soirée est:
Office des Nations Unies - Ricardo Espinosa
> Discours d'introduction
UNESCO - Ingeborg Breines
> La lutte contre la pauvreté (présentation en anglais)
Helvetas - Marc Steinlin
> La fracture numérique
Centre International de déminage humanitaire - Jean-Paul Rychener
> High-tech au service du déminage anti-personnel
Pour plus d'informations:
http://www.unige.ch/sciences/cui/sip/
Résumé de la conférence :
Office des Nations Unies - Ricardo Espinosa
> Discours d'introduction
M. Espinosa nous explque qu'il a lui même fait des études en Informatique à l'Université de Genève et nous fait part de sa satisfaction de pouvoir annoncer aujourd'hui que l'Université de Genève et les Nations Unies ont décidé de collaborer ensemble dans les domaines de l'informatique et de l'humanitaire.
Selon M. Espinosa, la détention de l'information est de plus en plus associé au pouvoir. Le Sommet Mondiale sur la Société de l'Information ayant eu lieu à Genève en 2003 a été une étape importante dans la prise de conscience de cette réalité. Car si la détention de l'information s'associe au pouvoir, sa transmission représente par contre un outil de développement très intéressant.
Les points clés du développement sont entre autres la lutte contre la pauvreté, les maladies, le manque partielle ou totale de structures d'éducation. A cela, s'ajoute de plus en plus, et notamment depuis qu'en l'an 2000 ont été fixé les Objectifs du Millénaire, la lutte contre la fracture numérique et l'aide au développement des nouvelles technologies.
Pour conclure, M. Espinosa nous présente brièvement la suite du programme de la soirée.
UNESCO - Ingeborg Breines
> La lutte contre la pauvreté (présentation en anglais)
Ingeborg Breines débute son intervention à propos de la lutte contre la pauvreté en nous donnant une anecdote dont l'intention est de mettre en évidence l'importance de la lutte contre la pauvreté à tous les niveaux, aussi bien au niveau de la lutte contre les causes de cette dernière qu'au niveau des conséquences qu'elle entraine. Il faut éviter de se démoraliser en conservant une vision globale des problèmes et en travaillant ensemble et de façon coordonée.
La pauvreté, l'exclusion ou encore l'ignorance sont autant de réalités. L'un des travaux essentiels est d'en trouver les causes, pour pouvoir agir en amont. Par ailleurs, Ingeborg Breines souligne le fait que la notion de paix mondiale que nous souhaitons promouvoir et établir ne doit pas seulement lutter contre la violence physique, mais aussi contre la violence économique qui est tout autant destructrice.
Ingeborg Breines nous donne quelques données statistiques sur la situation mondiale qui montrent bien à quel point le fléau de la pauvreté est répandu dans le monde. Par ailleurs, le problème est que, non seulement on ne parvient toujours pas à réduire le faussé entre riches et pauvres, mais qu'il continue d'augmenter. Cet appauvrissement érode toujours un peu plus le sentiment de sécurité des êtres humains, ce qui les rends instables et aggressifs, voir susceptibles de basculer dans la violence. C'est pourquoi il devient de plus en plus urgent d'agir.
D'autre part, il importe que lorsqu'on tente d'aider un pays ou une région et d'améliorer leur situation économique, les pauvres puissent se sentir membre actifs de ces changements qui les concernent en priorité.
Ingeborg Breines nous donne ensuite quelques chiffres qui parlent d'eux mêmes:
- pour atteindre 50 millions de personnes, la radio a mis 30 ans
- pour atteindre 50 millions de personnes, la télévision a mis 13 ans
- pour atteindre 50 millions de personnes, internet a mis 4 ans
Par contre, le principal moyen d'informations des pays pauvres reste encore la radio.
Autre chose de très importante relevée par Ingeborg Breines est le fait que si l'on veut atteindre les pays pauvres avec internet, il faudra absolument penser à publier des informations dans leurs langues ! Pour l'heure, la très grande majorité du contenu d'internet est en 12 langues. Il faut réussir à faire en sorte que l'accès au savoir universel devienne une réalité.
Ingeborg Breines conclue son intervention en soulevant la question de savoir si nous serons capables un jour d'abolir la pauvreté et la guerre définitivement.
Après avoir remercier l'intervenante, une personne du public pose la question de savoir si l'informatique ne serait finalement pas qu'un besoin secondaire au vu des problèmes de subsistances directes auxquels sont confrontés les pauvres, et se demande s'il n'est pas plus important de travailler d'abord pour que les besoins de subsitances soient comblés, avant de penser à l'informatique ou à l'éducation. Ingeborg Breines répond que, selon elle, il est nécessaire de faire les deux en parralèles car les deux actions sont fondamentales pour l'aide au développement.
Helvetas - Marc Steinlin
> La fracture numérique
M. Steinlin commence par nous présenter brièvement Helvetas. Cette dernière est une Organisation Non Gouvernamentale suisse qui a pour but l'aide à l'implantation de projets dans des pays en voie de développement. Helvetas a été fondé en 1955 et fêtera donc l'an prochain son cinquantième anniversaire. L'organisation compte environ 28'000 membres et bénéficie de l'aide de plus de 70'000 donateurs. Helvetas est actif principalement en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique Latine.
M. Steinlin nous présente les divers axes de travail de l'ONG :
- diffuser l'Education et la Culture
- développer les Infrastructures rurales
- aider à l'exploitation des Ressources naturelles
- faire participer la Société Civile et l'Etat
Il existe plusieurs fractures numériques (de génération par exemple) mais la principal et celle dont M. Steinlin va nous parler est de la fracture numérique Nord / Sud. M. Steinlin nous expose un graphique sur lequel il explique que dans le monde, il y a plusieurs types de sphères de pouvoir (états, organisations internationales, entreprises multinationales, etc..) qui défendent chacunes leur propres intérêts et souligne le fait que ces intérêts ne vont pas tous dans le sens d'une amélioration et d'une aide au développement des pays pauvres. Il faut en être conscient.
Les divers facteurs ayant un impact sur l'accès à internet dans les pays pauvres sont:
- les infrastuctures insuffisantes
- la faible qualité des éventuelles infrastructures existantes
- le manque de connaissances et de savoir faire liée à l'informatique dans des pays où l'illétrisme est souvent l'un des problèmes
- l'abordabilité d'un point de vue économique des investissements à faire pour réduire la fracture numérique
Le continent le plus défavorisé en terme d'accès et de connexions à internet est l'Afrique. M. Steinlin nous présente une carte reflétant le manque d'accès et nous explique qu'il y a très peu de connexions inter-africaines entre les réseaux, car la grande majorité sont fournies en accès par des entreprises européennes voire américaines (Alcatel étant l'une des plus répandues en Afrique).
Il y a 3 niveaux d'intervention dans le développement numérique :
- le monde --> pour lequel les grandes multinationales se chargent de fournir les connexions et transmissions de données (satellites, etc..)
- le pays --> pour lequel on a généralement à faire à des Sociétés de Communications National qui fournissent l'accès dans le pays au réseaux de communications
- le niveau local --> sur lequel ce sont les ONG et la Société Civile qui se chargent de faire en sorte que la population parviennent à avoir accès à ces nouvelles technologies en travaillant sur les infrstructures locales mais aussi sur la formation des personnes
En plus du software et du hardware, M. Steinlin introduit les notions de :
- Brainware qui représentent les besoins en ressources humaines (aide aux utilisateurs, aide à l'organisation de projet, etc..)
- et le Frameware qui représentent les besoins en ressources matérielles
Pour conclure, M. Steinlin nous présente un cas pratique dans lequel Helvetas à aider à l'implantation d'un projet. Le Roi du Bouthan, souhaitant devenir un pays informatisé et s'inspirer du modèle Indien, a chargé un groupe de personnes de travailler sur le sujet. Ces personnes sont entrées en contact avec Helvetas en sollicitant leur aide pour l'implantation d'un projet d'éducation à distance sur internet (e-learning). Helvetas a tout d'abord aidé ces personnes en leur expliquant qu'avant d'entreprendre un tel projet il serait nécessaire de développer les structures permettant la réalisation du projet, de former les personnes qui seraient chargés de les installer et de les maintenir puis enfin de former les utilisateurs. M. Steinlin précise que malgré le besoin de former les utilisateurs, il est vrai que le domaine informatique est un domaine pour lequel les jeunes ont une facilité assez surprenante à apprendre à s'en servir sans avoir besoin d'un encadrement. Helvetas a aidé et collaboré dans la réalisation du projet, tout en faisant en sorte de laisser un grand degré de liberté de travail aux bouthanais. Ces derniers ont ainsi pu développer leur propre façon de travailler et de développer l'informatique.
Centre International de déminage humanitaire - Jean-Paul Rychener
> High-tech au service du déminage anti-personnel
M. Rychener nous fait une présentation détaillée du logiciel de gestion d'informations concernant le déminage et nous fait une démonstration de son utilisation en prenant pour exemple la carte de Genève et en supposant que la Plaine de Plainpalais soit une zone d'intervention pour les démineurs. Le logiciel s'appelle IMSMA (Information Management System for Mine Action) et il est possible de trouver plus d'informations sur le site :
http://www.gichd.ch/imsma/
Pour terminer, une discussion avec le public présent s'est engagée. Mentionnons ici les quelques points qui m'ont semblé intéressants:
- les informaticiens souhaitant aider de façon ponctuelle et bénévole les ONG sont les bienvenues. Il ne faut pas hésiter à prendre contact. Par ailleurs, il existe une bourse de soutien informatique bénévole : http://www.netaid.org (développer en collaboration avec le PNUD).
- actuellement, les états n'agissent pas beaucoup, ou du moins ne sont pas très efficaces, c'est donc la Société Civile qui prend le relais et le fais plutôt bien. Entre autres raisons car : a) les risques de corruptions sont moins élevés; b) il y a une meilleure connaissance des besoins réelles et; c) c'est une masse très créative en idées. Cependant, les Etats sont nécessaires pour mener à bien les projets car ce sont eux qui ont les moyens et le pouvoir d'agir plus globalement.
J'espère avoir réussi à vous retranscrire le déroulement de la conférence de la manière la plus fidèle possible. Pour ma part, cette conférence m'a confirmé que l'informatique peut réellement jouer un rôle dans l'humanitaire et espère que cet discipline qui dans un sens est à l'origine du remplacement du travail humain par des machines puisse également développer son côté "social et humain".
			
									
									
						Office des Nations Unies - Ricardo Espinosa
> Discours d'introduction
M. Espinosa nous explque qu'il a lui même fait des études en Informatique à l'Université de Genève et nous fait part de sa satisfaction de pouvoir annoncer aujourd'hui que l'Université de Genève et les Nations Unies ont décidé de collaborer ensemble dans les domaines de l'informatique et de l'humanitaire.
Selon M. Espinosa, la détention de l'information est de plus en plus associé au pouvoir. Le Sommet Mondiale sur la Société de l'Information ayant eu lieu à Genève en 2003 a été une étape importante dans la prise de conscience de cette réalité. Car si la détention de l'information s'associe au pouvoir, sa transmission représente par contre un outil de développement très intéressant.
Les points clés du développement sont entre autres la lutte contre la pauvreté, les maladies, le manque partielle ou totale de structures d'éducation. A cela, s'ajoute de plus en plus, et notamment depuis qu'en l'an 2000 ont été fixé les Objectifs du Millénaire, la lutte contre la fracture numérique et l'aide au développement des nouvelles technologies.
Pour conclure, M. Espinosa nous présente brièvement la suite du programme de la soirée.
UNESCO - Ingeborg Breines
> La lutte contre la pauvreté (présentation en anglais)
Ingeborg Breines débute son intervention à propos de la lutte contre la pauvreté en nous donnant une anecdote dont l'intention est de mettre en évidence l'importance de la lutte contre la pauvreté à tous les niveaux, aussi bien au niveau de la lutte contre les causes de cette dernière qu'au niveau des conséquences qu'elle entraine. Il faut éviter de se démoraliser en conservant une vision globale des problèmes et en travaillant ensemble et de façon coordonée.
La pauvreté, l'exclusion ou encore l'ignorance sont autant de réalités. L'un des travaux essentiels est d'en trouver les causes, pour pouvoir agir en amont. Par ailleurs, Ingeborg Breines souligne le fait que la notion de paix mondiale que nous souhaitons promouvoir et établir ne doit pas seulement lutter contre la violence physique, mais aussi contre la violence économique qui est tout autant destructrice.
Ingeborg Breines nous donne quelques données statistiques sur la situation mondiale qui montrent bien à quel point le fléau de la pauvreté est répandu dans le monde. Par ailleurs, le problème est que, non seulement on ne parvient toujours pas à réduire le faussé entre riches et pauvres, mais qu'il continue d'augmenter. Cet appauvrissement érode toujours un peu plus le sentiment de sécurité des êtres humains, ce qui les rends instables et aggressifs, voir susceptibles de basculer dans la violence. C'est pourquoi il devient de plus en plus urgent d'agir.
D'autre part, il importe que lorsqu'on tente d'aider un pays ou une région et d'améliorer leur situation économique, les pauvres puissent se sentir membre actifs de ces changements qui les concernent en priorité.
Ingeborg Breines nous donne ensuite quelques chiffres qui parlent d'eux mêmes:
- pour atteindre 50 millions de personnes, la radio a mis 30 ans
- pour atteindre 50 millions de personnes, la télévision a mis 13 ans
- pour atteindre 50 millions de personnes, internet a mis 4 ans
Par contre, le principal moyen d'informations des pays pauvres reste encore la radio.
Autre chose de très importante relevée par Ingeborg Breines est le fait que si l'on veut atteindre les pays pauvres avec internet, il faudra absolument penser à publier des informations dans leurs langues ! Pour l'heure, la très grande majorité du contenu d'internet est en 12 langues. Il faut réussir à faire en sorte que l'accès au savoir universel devienne une réalité.
Ingeborg Breines conclue son intervention en soulevant la question de savoir si nous serons capables un jour d'abolir la pauvreté et la guerre définitivement.
Après avoir remercier l'intervenante, une personne du public pose la question de savoir si l'informatique ne serait finalement pas qu'un besoin secondaire au vu des problèmes de subsistances directes auxquels sont confrontés les pauvres, et se demande s'il n'est pas plus important de travailler d'abord pour que les besoins de subsitances soient comblés, avant de penser à l'informatique ou à l'éducation. Ingeborg Breines répond que, selon elle, il est nécessaire de faire les deux en parralèles car les deux actions sont fondamentales pour l'aide au développement.
Helvetas - Marc Steinlin
> La fracture numérique
M. Steinlin commence par nous présenter brièvement Helvetas. Cette dernière est une Organisation Non Gouvernamentale suisse qui a pour but l'aide à l'implantation de projets dans des pays en voie de développement. Helvetas a été fondé en 1955 et fêtera donc l'an prochain son cinquantième anniversaire. L'organisation compte environ 28'000 membres et bénéficie de l'aide de plus de 70'000 donateurs. Helvetas est actif principalement en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique Latine.
M. Steinlin nous présente les divers axes de travail de l'ONG :
- diffuser l'Education et la Culture
- développer les Infrastructures rurales
- aider à l'exploitation des Ressources naturelles
- faire participer la Société Civile et l'Etat
Il existe plusieurs fractures numériques (de génération par exemple) mais la principal et celle dont M. Steinlin va nous parler est de la fracture numérique Nord / Sud. M. Steinlin nous expose un graphique sur lequel il explique que dans le monde, il y a plusieurs types de sphères de pouvoir (états, organisations internationales, entreprises multinationales, etc..) qui défendent chacunes leur propres intérêts et souligne le fait que ces intérêts ne vont pas tous dans le sens d'une amélioration et d'une aide au développement des pays pauvres. Il faut en être conscient.
Les divers facteurs ayant un impact sur l'accès à internet dans les pays pauvres sont:
- les infrastuctures insuffisantes
- la faible qualité des éventuelles infrastructures existantes
- le manque de connaissances et de savoir faire liée à l'informatique dans des pays où l'illétrisme est souvent l'un des problèmes
- l'abordabilité d'un point de vue économique des investissements à faire pour réduire la fracture numérique
Le continent le plus défavorisé en terme d'accès et de connexions à internet est l'Afrique. M. Steinlin nous présente une carte reflétant le manque d'accès et nous explique qu'il y a très peu de connexions inter-africaines entre les réseaux, car la grande majorité sont fournies en accès par des entreprises européennes voire américaines (Alcatel étant l'une des plus répandues en Afrique).
Il y a 3 niveaux d'intervention dans le développement numérique :
- le monde --> pour lequel les grandes multinationales se chargent de fournir les connexions et transmissions de données (satellites, etc..)
- le pays --> pour lequel on a généralement à faire à des Sociétés de Communications National qui fournissent l'accès dans le pays au réseaux de communications
- le niveau local --> sur lequel ce sont les ONG et la Société Civile qui se chargent de faire en sorte que la population parviennent à avoir accès à ces nouvelles technologies en travaillant sur les infrstructures locales mais aussi sur la formation des personnes
En plus du software et du hardware, M. Steinlin introduit les notions de :
- Brainware qui représentent les besoins en ressources humaines (aide aux utilisateurs, aide à l'organisation de projet, etc..)
- et le Frameware qui représentent les besoins en ressources matérielles
Pour conclure, M. Steinlin nous présente un cas pratique dans lequel Helvetas à aider à l'implantation d'un projet. Le Roi du Bouthan, souhaitant devenir un pays informatisé et s'inspirer du modèle Indien, a chargé un groupe de personnes de travailler sur le sujet. Ces personnes sont entrées en contact avec Helvetas en sollicitant leur aide pour l'implantation d'un projet d'éducation à distance sur internet (e-learning). Helvetas a tout d'abord aidé ces personnes en leur expliquant qu'avant d'entreprendre un tel projet il serait nécessaire de développer les structures permettant la réalisation du projet, de former les personnes qui seraient chargés de les installer et de les maintenir puis enfin de former les utilisateurs. M. Steinlin précise que malgré le besoin de former les utilisateurs, il est vrai que le domaine informatique est un domaine pour lequel les jeunes ont une facilité assez surprenante à apprendre à s'en servir sans avoir besoin d'un encadrement. Helvetas a aidé et collaboré dans la réalisation du projet, tout en faisant en sorte de laisser un grand degré de liberté de travail aux bouthanais. Ces derniers ont ainsi pu développer leur propre façon de travailler et de développer l'informatique.
Centre International de déminage humanitaire - Jean-Paul Rychener
> High-tech au service du déminage anti-personnel
M. Rychener nous fait une présentation détaillée du logiciel de gestion d'informations concernant le déminage et nous fait une démonstration de son utilisation en prenant pour exemple la carte de Genève et en supposant que la Plaine de Plainpalais soit une zone d'intervention pour les démineurs. Le logiciel s'appelle IMSMA (Information Management System for Mine Action) et il est possible de trouver plus d'informations sur le site :
http://www.gichd.ch/imsma/
Pour terminer, une discussion avec le public présent s'est engagée. Mentionnons ici les quelques points qui m'ont semblé intéressants:
- les informaticiens souhaitant aider de façon ponctuelle et bénévole les ONG sont les bienvenues. Il ne faut pas hésiter à prendre contact. Par ailleurs, il existe une bourse de soutien informatique bénévole : http://www.netaid.org (développer en collaboration avec le PNUD).
- actuellement, les états n'agissent pas beaucoup, ou du moins ne sont pas très efficaces, c'est donc la Société Civile qui prend le relais et le fais plutôt bien. Entre autres raisons car : a) les risques de corruptions sont moins élevés; b) il y a une meilleure connaissance des besoins réelles et; c) c'est une masse très créative en idées. Cependant, les Etats sont nécessaires pour mener à bien les projets car ce sont eux qui ont les moyens et le pouvoir d'agir plus globalement.
J'espère avoir réussi à vous retranscrire le déroulement de la conférence de la manière la plus fidèle possible. Pour ma part, cette conférence m'a confirmé que l'informatique peut réellement jouer un rôle dans l'humanitaire et espère que cet discipline qui dans un sens est à l'origine du remplacement du travail humain par des machines puisse également développer son côté "social et humain".
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- Localisation : Genève
- Contact :
alors
Toi qui es dans l'informatique, cela te donne-t-il envie de t'investir dans des projets d'aide au développementummite a écrit :Résumé de la conférence :
Office des Nations Unies - Ricardo Espinosa
> Discours d'introduction
M. Espinosa nous explque qu'il a lui même fait des études en Informatique à l'Université de Genève et nous fait part de sa satisfaction de pouvoir annoncer aujourd'hui que l'Université de Genève et les Nations Unies ont décidé de collaborer ensemble dans les domaines de l'informatique et de l'humanitaire.
Selon M. Espinosa, la détention de l'information est de plus en plus associé au pouvoir. Le Sommet Mondiale sur la Société de l'Information ayant eu lieu à Genève en 2003 a été une étape importante dans la prise de conscience de cette réalité. Car si la détention de l'information s'associe au pouvoir, sa transmission représente par contre un outil de développement très intéressant.
Les points clés du développement sont entre autres la lutte contre la pauvreté, les maladies, le manque partielle ou totale de structures d'éducation. A cela, s'ajoute de plus en plus, et notamment depuis qu'en l'an 2000 ont été fixé les Objectifs du Millénaire, la lutte contre la fracture numérique et l'aide au développement des nouvelles technologies.
Pour conclure, M. Espinosa nous présente brièvement la suite du programme de la soirée.
UNESCO - Ingeborg Breines
> La lutte contre la pauvreté (présentation en anglais)
Ingeborg Breines débute son intervention à propos de la lutte contre la pauvreté en nous donnant une anecdote dont l'intention est de mettre en évidence l'importance de la lutte contre la pauvreté à tous les niveaux, aussi bien au niveau de la lutte contre les causes de cette dernière qu'au niveau des conséquences qu'elle entraine. Il faut éviter de se démoraliser en conservant une vision globale des problèmes et en travaillant ensemble et de façon coordonée.
La pauvreté, l'exclusion ou encore l'ignorance sont autant de réalités. L'un des travaux essentiels est d'en trouver les causes, pour pouvoir agir en amont. Par ailleurs, Ingeborg Breines souligne le fait que la notion de paix mondiale que nous souhaitons promouvoir et établir ne doit pas seulement lutter contre la violence physique, mais aussi contre la violence économique qui est tout autant destructrice.
Ingeborg Breines nous donne quelques données statistiques sur la situation mondiale qui montrent bien à quel point le fléau de la pauvreté est répandu dans le monde. Par ailleurs, le problème est que, non seulement on ne parvient toujours pas à réduire le faussé entre riches et pauvres, mais qu'il continue d'augmenter. Cet appauvrissement érode toujours un peu plus le sentiment de sécurité des êtres humains, ce qui les rends instables et aggressifs, voir susceptibles de basculer dans la violence. C'est pourquoi il devient de plus en plus urgent d'agir.
D'autre part, il importe que lorsqu'on tente d'aider un pays ou une région et d'améliorer leur situation économique, les pauvres puissent se sentir membre actifs de ces changements qui les concernent en priorité.
Ingeborg Breines nous donne ensuite quelques chiffres qui parlent d'eux mêmes:
- pour atteindre 50 millions de personnes, la radio a mis 30 ans
- pour atteindre 50 millions de personnes, la télévision a mis 13 ans
- pour atteindre 50 millions de personnes, internet a mis 4 ans
Par contre, le principal moyen d'informations des pays pauvres reste encore la radio.
Autre chose de très importante relevée par Ingeborg Breines est le fait que si l'on veut atteindre les pays pauvres avec internet, il faudra absolument penser à publier des informations dans leurs langues ! Pour l'heure, la très grande majorité du contenu d'internet est en 12 langues. Il faut réussir à faire en sorte que l'accès au savoir universel devienne une réalité.
Ingeborg Breines conclue son intervention en soulevant la question de savoir si nous serons capables un jour d'abolir la pauvreté et la guerre définitivement.
Après avoir remercier l'intervenante, une personne du public pose la question de savoir si l'informatique ne serait finalement pas qu'un besoin secondaire au vu des problèmes de subsistances directes auxquels sont confrontés les pauvres, et se demande s'il n'est pas plus important de travailler d'abord pour que les besoins de subsitances soient comblés, avant de penser à l'informatique ou à l'éducation. Ingeborg Breines répond que, selon elle, il est nécessaire de faire les deux en parralèles car les deux actions sont fondamentales pour l'aide au développement.
Helvetas - Marc Steinlin
> La fracture numérique
M. Steinlin commence par nous présenter brièvement Helvetas. Cette dernière est une Organisation Non Gouvernamentale suisse qui a pour but l'aide à l'implantation de projets dans des pays en voie de développement. Helvetas a été fondé en 1955 et fêtera donc l'an prochain son cinquantième anniversaire. L'organisation compte environ 28'000 membres et bénéficie de l'aide de plus de 70'000 donateurs. Helvetas est actif principalement en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique Latine.
M. Steinlin nous présente les divers axes de travail de l'ONG :
- diffuser l'Education et la Culture
- développer les Infrastructures rurales
- aider à l'exploitation des Ressources naturelles
- faire participer la Société Civile et l'Etat
Il existe plusieurs fractures numériques (de génération par exemple) mais la principal et celle dont M. Steinlin va nous parler est de la fracture numérique Nord / Sud. M. Steinlin nous expose un graphique sur lequel il explique que dans le monde, il y a plusieurs types de sphères de pouvoir (états, organisations internationales, entreprises multinationales, etc..) qui défendent chacunes leur propres intérêts et souligne le fait que ces intérêts ne vont pas tous dans le sens d'une amélioration et d'une aide au développement des pays pauvres. Il faut en être conscient.
Les divers facteurs ayant un impact sur l'accès à internet dans les pays pauvres sont:
- les infrastuctures insuffisantes
- la faible qualité des éventuelles infrastructures existantes
- le manque de connaissances et de savoir faire liée à l'informatique dans des pays où l'illétrisme est souvent l'un des problèmes
- l'abordabilité d'un point de vue économique des investissements à faire pour réduire la fracture numérique
Le continent le plus défavorisé en terme d'accès et de connexions à internet est l'Afrique. M. Steinlin nous présente une carte reflétant le manque d'accès et nous explique qu'il y a très peu de connexions inter-africaines entre les réseaux, car la grande majorité sont fournies en accès par des entreprises européennes voire américaines (Alcatel étant l'une des plus répandues en Afrique).
Il y a 3 niveaux d'intervention dans le développement numérique :
- le monde --> pour lequel les grandes multinationales se chargent de fournir les connexions et transmissions de données (satellites, etc..)
- le pays --> pour lequel on a généralement à faire à des Sociétés de Communications National qui fournissent l'accès dans le pays au réseaux de communications
- le niveau local --> sur lequel ce sont les ONG et la Société Civile qui se chargent de faire en sorte que la population parviennent à avoir accès à ces nouvelles technologies en travaillant sur les infrstructures locales mais aussi sur la formation des personnes
En plus du software et du hardware, M. Steinlin introduit les notions de :
- Brainware qui représentent les besoins en ressources humaines (aide aux utilisateurs, aide à l'organisation de projet, etc..)
- et le Frameware qui représentent les besoins en ressources matérielles
Pour conclure, M. Steinlin nous présente un cas pratique dans lequel Helvetas à aider à l'implantation d'un projet. Le Roi du Bouthan, souhaitant devenir un pays informatisé et s'inspirer du modèle Indien, a chargé un groupe de personnes de travailler sur le sujet. Ces personnes sont entrées en contact avec Helvetas en sollicitant leur aide pour l'implantation d'un projet d'éducation à distance sur internet (e-learning). Helvetas a tout d'abord aidé ces personnes en leur expliquant qu'avant d'entreprendre un tel projet il serait nécessaire de développer les structures permettant la réalisation du projet, de former les personnes qui seraient chargés de les installer et de les maintenir puis enfin de former les utilisateurs. M. Steinlin précise que malgré le besoin de former les utilisateurs, il est vrai que le domaine informatique est un domaine pour lequel les jeunes ont une facilité assez surprenante à apprendre à s'en servir sans avoir besoin d'un encadrement. Helvetas a aidé et collaboré dans la réalisation du projet, tout en faisant en sorte de laisser un grand degré de liberté de travail aux bouthanais. Ces derniers ont ainsi pu développer leur propre façon de travailler et de développer l'informatique.
Centre International de déminage humanitaire - Jean-Paul Rychener
> High-tech au service du déminage anti-personnel
M. Rychener nous fait une présentation détaillée du logiciel de gestion d'informations concernant le déminage et nous fait une démonstration de son utilisation en prenant pour exemple la carte de Genève et en supposant que la Plaine de Plainpalais soit une zone d'intervention pour les démineurs. Le logiciel s'appelle IMSMA (Information Management System for Mine Action) et il est possible de trouver plus d'informations sur le site :
http://www.gichd.ch/imsma/
Pour terminer, une discussion avec le public présent s'est engagée. Mentionnons ici les quelques points qui m'ont semblé intéressants:
- les informaticiens souhaitant aider de façon ponctuelle et bénévole les ONG sont les bienvenues. Il ne faut pas hésiter à prendre contact. Par ailleurs, il existe une bourse de soutien informatique bénévole : http://www.netaid.org (développer en collaboration avec le PNUD).
- actuellement, les états n'agissent pas beaucoup, ou du moins ne sont pas très efficaces, c'est donc la Société Civile qui prend le relais et le fais plutôt bien. Entre autres raisons car : a) les risques de corruptions sont moins élevés; b) il y a une meilleure connaissance des besoins réelles et; c) c'est une masse très créative en idées. Cependant, les Etats sont nécessaires pour mener à bien les projets car ce sont eux qui ont les moyens et le pouvoir d'agir plus globalement.
J'espère avoir réussi à vous retranscrire le déroulement de la conférence de la manière la plus fidèle possible. Pour ma part, cette conférence m'a confirmé que l'informatique peut réellement jouer un rôle dans l'humanitaire et espère que cet discipline qui dans un sens est à l'origine du remplacement du travail humain par des machines puisse également développer son côté "social et humain".

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...et surtout merci pour ce compte-rendu de qualité.ummite a écrit :Résumé de la conférence :
Office des Nations Unies - Ricardo Espinosa
> Discours d'introduction
M. Espinosa nous explque qu'il a lui même fait des études en Informatique à l'Université de Genève et nous fait part de sa satisfaction de pouvoir annoncer aujourd'hui que l'Université de Genève et les Nations Unies ont décidé de collaborer ensemble dans les domaines de l'informatique et de l'humanitaire.
Selon M. Espinosa, la détention de l'information est de plus en plus associé au pouvoir. Le Sommet Mondiale sur la Société de l'Information ayant eu lieu à Genève en 2003 a été une étape importante dans la prise de conscience de cette réalité. Car si la détention de l'information s'associe au pouvoir, sa transmission représente par contre un outil de développement très intéressant.
Les points clés du développement sont entre autres la lutte contre la pauvreté, les maladies, le manque partielle ou totale de structures d'éducation. A cela, s'ajoute de plus en plus, et notamment depuis qu'en l'an 2000 ont été fixé les Objectifs du Millénaire, la lutte contre la fracture numérique et l'aide au développement des nouvelles technologies.
Pour conclure, M. Espinosa nous présente brièvement la suite du programme de la soirée.
UNESCO - Ingeborg Breines
> La lutte contre la pauvreté (présentation en anglais)
Ingeborg Breines débute son intervention à propos de la lutte contre la pauvreté en nous donnant une anecdote dont l'intention est de mettre en évidence l'importance de la lutte contre la pauvreté à tous les niveaux, aussi bien au niveau de la lutte contre les causes de cette dernière qu'au niveau des conséquences qu'elle entraine. Il faut éviter de se démoraliser en conservant une vision globale des problèmes et en travaillant ensemble et de façon coordonée.
La pauvreté, l'exclusion ou encore l'ignorance sont autant de réalités. L'un des travaux essentiels est d'en trouver les causes, pour pouvoir agir en amont. Par ailleurs, Ingeborg Breines souligne le fait que la notion de paix mondiale que nous souhaitons promouvoir et établir ne doit pas seulement lutter contre la violence physique, mais aussi contre la violence économique qui est tout autant destructrice.
Ingeborg Breines nous donne quelques données statistiques sur la situation mondiale qui montrent bien à quel point le fléau de la pauvreté est répandu dans le monde. Par ailleurs, le problème est que, non seulement on ne parvient toujours pas à réduire le faussé entre riches et pauvres, mais qu'il continue d'augmenter. Cet appauvrissement érode toujours un peu plus le sentiment de sécurité des êtres humains, ce qui les rends instables et aggressifs, voir susceptibles de basculer dans la violence. C'est pourquoi il devient de plus en plus urgent d'agir.
D'autre part, il importe que lorsqu'on tente d'aider un pays ou une région et d'améliorer leur situation économique, les pauvres puissent se sentir membre actifs de ces changements qui les concernent en priorité.
Ingeborg Breines nous donne ensuite quelques chiffres qui parlent d'eux mêmes:
- pour atteindre 50 millions de personnes, la radio a mis 30 ans
- pour atteindre 50 millions de personnes, la télévision a mis 13 ans
- pour atteindre 50 millions de personnes, internet a mis 4 ans
Par contre, le principal moyen d'informations des pays pauvres reste encore la radio.
Autre chose de très importante relevée par Ingeborg Breines est le fait que si l'on veut atteindre les pays pauvres avec internet, il faudra absolument penser à publier des informations dans leurs langues ! Pour l'heure, la très grande majorité du contenu d'internet est en 12 langues. Il faut réussir à faire en sorte que l'accès au savoir universel devienne une réalité.
Ingeborg Breines conclue son intervention en soulevant la question de savoir si nous serons capables un jour d'abolir la pauvreté et la guerre définitivement.
Après avoir remercier l'intervenante, une personne du public pose la question de savoir si l'informatique ne serait finalement pas qu'un besoin secondaire au vu des problèmes de subsistances directes auxquels sont confrontés les pauvres, et se demande s'il n'est pas plus important de travailler d'abord pour que les besoins de subsitances soient comblés, avant de penser à l'informatique ou à l'éducation. Ingeborg Breines répond que, selon elle, il est nécessaire de faire les deux en parralèles car les deux actions sont fondamentales pour l'aide au développement.
Helvetas - Marc Steinlin
> La fracture numérique
M. Steinlin commence par nous présenter brièvement Helvetas. Cette dernière est une Organisation Non Gouvernamentale suisse qui a pour but l'aide à l'implantation de projets dans des pays en voie de développement. Helvetas a été fondé en 1955 et fêtera donc l'an prochain son cinquantième anniversaire. L'organisation compte environ 28'000 membres et bénéficie de l'aide de plus de 70'000 donateurs. Helvetas est actif principalement en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique Latine.
M. Steinlin nous présente les divers axes de travail de l'ONG :
- diffuser l'Education et la Culture
- développer les Infrastructures rurales
- aider à l'exploitation des Ressources naturelles
- faire participer la Société Civile et l'Etat
Il existe plusieurs fractures numériques (de génération par exemple) mais la principal et celle dont M. Steinlin va nous parler est de la fracture numérique Nord / Sud. M. Steinlin nous expose un graphique sur lequel il explique que dans le monde, il y a plusieurs types de sphères de pouvoir (états, organisations internationales, entreprises multinationales, etc..) qui défendent chacunes leur propres intérêts et souligne le fait que ces intérêts ne vont pas tous dans le sens d'une amélioration et d'une aide au développement des pays pauvres. Il faut en être conscient.
Les divers facteurs ayant un impact sur l'accès à internet dans les pays pauvres sont:
- les infrastuctures insuffisantes
- la faible qualité des éventuelles infrastructures existantes
- le manque de connaissances et de savoir faire liée à l'informatique dans des pays où l'illétrisme est souvent l'un des problèmes
- l'abordabilité d'un point de vue économique des investissements à faire pour réduire la fracture numérique
Le continent le plus défavorisé en terme d'accès et de connexions à internet est l'Afrique. M. Steinlin nous présente une carte reflétant le manque d'accès et nous explique qu'il y a très peu de connexions inter-africaines entre les réseaux, car la grande majorité sont fournies en accès par des entreprises européennes voire américaines (Alcatel étant l'une des plus répandues en Afrique).
Il y a 3 niveaux d'intervention dans le développement numérique :
- le monde --> pour lequel les grandes multinationales se chargent de fournir les connexions et transmissions de données (satellites, etc..)
- le pays --> pour lequel on a généralement à faire à des Sociétés de Communications National qui fournissent l'accès dans le pays au réseaux de communications
- le niveau local --> sur lequel ce sont les ONG et la Société Civile qui se chargent de faire en sorte que la population parviennent à avoir accès à ces nouvelles technologies en travaillant sur les infrstructures locales mais aussi sur la formation des personnes
En plus du software et du hardware, M. Steinlin introduit les notions de :
- Brainware qui représentent les besoins en ressources humaines (aide aux utilisateurs, aide à l'organisation de projet, etc..)
- et le Frameware qui représentent les besoins en ressources matérielles
Pour conclure, M. Steinlin nous présente un cas pratique dans lequel Helvetas à aider à l'implantation d'un projet. Le Roi du Bouthan, souhaitant devenir un pays informatisé et s'inspirer du modèle Indien, a chargé un groupe de personnes de travailler sur le sujet. Ces personnes sont entrées en contact avec Helvetas en sollicitant leur aide pour l'implantation d'un projet d'éducation à distance sur internet (e-learning). Helvetas a tout d'abord aidé ces personnes en leur expliquant qu'avant d'entreprendre un tel projet il serait nécessaire de développer les structures permettant la réalisation du projet, de former les personnes qui seraient chargés de les installer et de les maintenir puis enfin de former les utilisateurs. M. Steinlin précise que malgré le besoin de former les utilisateurs, il est vrai que le domaine informatique est un domaine pour lequel les jeunes ont une facilité assez surprenante à apprendre à s'en servir sans avoir besoin d'un encadrement. Helvetas a aidé et collaboré dans la réalisation du projet, tout en faisant en sorte de laisser un grand degré de liberté de travail aux bouthanais. Ces derniers ont ainsi pu développer leur propre façon de travailler et de développer l'informatique.
Centre International de déminage humanitaire - Jean-Paul Rychener
> High-tech au service du déminage anti-personnel
M. Rychener nous fait une présentation détaillée du logiciel de gestion d'informations concernant le déminage et nous fait une démonstration de son utilisation en prenant pour exemple la carte de Genève et en supposant que la Plaine de Plainpalais soit une zone d'intervention pour les démineurs. Le logiciel s'appelle IMSMA (Information Management System for Mine Action) et il est possible de trouver plus d'informations sur le site :
http://www.gichd.ch/imsma/
Pour terminer, une discussion avec le public présent s'est engagée. Mentionnons ici les quelques points qui m'ont semblé intéressants:
- les informaticiens souhaitant aider de façon ponctuelle et bénévole les ONG sont les bienvenues. Il ne faut pas hésiter à prendre contact. Par ailleurs, il existe une bourse de soutien informatique bénévole : http://www.netaid.org (développer en collaboration avec le PNUD).
- actuellement, les états n'agissent pas beaucoup, ou du moins ne sont pas très efficaces, c'est donc la Société Civile qui prend le relais et le fais plutôt bien. Entre autres raisons car : a) les risques de corruptions sont moins élevés; b) il y a une meilleure connaissance des besoins réelles et; c) c'est une masse très créative en idées. Cependant, les Etats sont nécessaires pour mener à bien les projets car ce sont eux qui ont les moyens et le pouvoir d'agir plus globalement.
J'espère avoir réussi à vous retranscrire le déroulement de la conférence de la manière la plus fidèle possible. Pour ma part, cette conférence m'a confirmé que l'informatique peut réellement jouer un rôle dans l'humanitaire et espère que cet discipline qui dans un sens est à l'origine du remplacement du travail humain par des machines puisse également développer son côté "social et humain".

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