Un ouvrage pour comprendre les enjeux – un outil pour les acteurs de la solidarité genevoise.
Tous les cinq ans, la FGC publie une brochure qui recense les contributions des collectivités publiques genevoises à la solidarité internationale. Elle s’adresse aux élu-e-s et membres du personnel des collectivités publiques, aux représentants des associations et institutions genevoises et à toute personne intéressée par la solidarité internationale.
Dans cette nouvelle édition, la FGC a souhaité compléter le décompte statistique par une partie thématique centrée sur l’engagement des collectivités publiques genevoises. Au-delà des chiffres, cette publication évoque les stratégies mises en œuvre par les acteurs qui font la solidarité internationale genevoise et rend compte de la diversité des politiques de solidarité internationale des collectivités publiques. Les collectivités genevoises participent à l’ancrage de la solidarité internationale dans la vie locale et favorisent les échanges entre monde politique, associatif, institutions publiques et citoyens. Leur engagement est essentiel pour faire de la solidarité internationale une valeur partagée.
La seconde partie de l’ouvrage présente la situation détaillée des engagements de chaque collectivité publique genevoise pour l’aide publique au développement en 2010. Une synthèse finale plus étoffée présente un instantané de la solidarité internationale genevoise et souligne l’évolution positive des montants accordés depuis l’an 2000.
0.7% pour la solidarité internationale en ligne de mire
L’enquête menée auprès des collectivités publiques genevoises révèle une hausse significative des contributions dont se réjouit la FGC. En 2010, les collectivités publiques genevoises ont consacré 25.7 millions de francs à la solidarité internationale, soit une augmentation de 3.2 millions par rapport à 2005. Les montants alloués représentent 21.5 francs par habitant.
Dix-huit communes sur les 45 que compte le Canton franchissent le cap du 0.7%. L’Etat et la Ville de Genève contribuent à 72% du total versé par les collectivités genevoises. Néanmoins, l’Etat plafonne à 0.2% alors qu’il s’était engagé à consacrer 0.7% de son budget de fonctionnement à la solidarité internationale dans une loi adoptée par le Grand Conseil il y a dix ans. La Ville quant à elle affiche 0.4% et fixe l’horizon 2018 pour atteindre l’objectif de 0.7%. Reste que l’effort genevois mérite d’être contextualisé : les collectivités contribuent à près de la moitié du total d’aide publique au développement des collectivités suisses.
Les chiffres qui parlent
§ En 2010, l’aide publique au développement des collectivités genevoises a atteint Fr. 25.7 millions, en augmentation de 3.2 millions par rapport à 2005.
§ Les collectivités genevoises ont versé 1’237 contributions à 347 associations partenaires
§ 18 communes sur 45 atteignent le 0.7 %. Entre 2005 et 2010, la moyenne cantonale des montants versés par habitant passe de Fr. 17.80 à 21.60.
§ La collectivité ayant attribué la plus grande part de son budget de fonctionnement à la solidarité internationale est Cartigny (1.70 %). Le montant le plus élevé par habitant va à Cologny (Fr.74.75).
§ 74 pays en développement ont bénéficié de la solidarité internationale genevoise en 2010 : 32 en Afrique, 16 en Amérique latine, 23 en Asie et 3 en Europe.
§ 58 % des contributions d’aide publique genevoise sont destinées aux pays les moins avancés.
§ Les collectivités genevoises contribuent à près de la moitié du total d’aide publique au développement des collectivités suisse.
Au-delà des chiffres, la politique de solidarité entre cœur et concept
L’enquête adressée aux collectivités publiques genevoises comportait un volet qualitatif dont le but était de comprendre comment s’opère leur choix en matière de solidarité internationale.
La comparaison des réponses recueillies révèle la diversité d’approches des collectivités publiques en matière de solidarité internationale. D’une part, certaines ont opté pour formaliser leur engagement dans une charte, une loi ou un règlement. Elles cadrent ainsi les procédures d’attribution et formulent, dans certains cas, un engagement financier à hauteur de 0.7% ou davantage. D’autre part, les collectivités rurales privilégient souvent les petites associations, comme la proximité avec la vie locale (cette tendance ne concerne pas l’aide humanitaire, canalisée par un nombre restreint de partenaires). Elles sont également plus nombreuses à déclarer choisir leurs soutiens au cas par cas, sans appliquer une stratégie préétablie. A l’inverse, d’autres collectivités, et notamment les plus grandes, ont opté pour cadrer les thèmes d’action, les populations cibles ou la répartition géographique.
Si certaines collectivités développent une stratégie thématique alors que d’autres fonctionnent davantage par « coup de cœur », en proximité avec la vie communale, nombreuses sont celles qui conjuguent ces deux approches en gardant, par exemple, un fonds souple pour l’attribution de contributions en dehors du cadre principal.
Verbatim
« Grâce à la volonté et l’engagement des élus et des collectivités, le public genevois a peu à peu pris conscience de la nécessité et du caractère indispensable de la solidarité internationale (…) Il est vrai que la solidarité internationale n’est jamais acquise. Elle devient fragile si l’on pense qu’elle va de soi, ou qu’il n’est pas utile de l’expliciter avec force. »
Olivier Labarthe, président de la FGC
Julie Duchatel, présidente de la Commission d’information de la FGC
« Au mois d’octobre 2011, la loi genevoise de la solidarité internationale fête son dixième anniversaire et dans son programme de législature, le Conseil d’Etat a défini comme objectif de renforcer sa politique dans ce domaine. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que le Canton de Genève poursuive avec détermination et par étapes l’objectif d’affecter 0,7% de son budget annuel à la solidarité internationale. »
Fabienne Bugnon, directrice générale de l’Office des droits humains du Canton de Genève.
« Les fédérations de coopération au développement jouent un rôle très important. Elles constituent des pôles de compétences sur lesquels les collectivités locales peuvent s’appuyer pour l’investissement des moyens engagés et pour la promotion du débat sur le développement. »
Martin Dahinden, directeur de la DDC
« La FGC, grâce à l’effort conjoint des communes et des citoyens, montre l’exemple d’un engagement pour des actions concrètes et non pour des utopies philosophiques. »
Eric Burnier, membre du Conseil de la FGC
« La sensibilisation est un défi en soi : nous devons être inventifs pour atteindre les personnes non-convaincues. »
Caroline Piffaretti, membre de la Commission d’information de la FGC
« Il ne s’agit pas seulement de financer des projets prédéterminés avec des activités précises mais il faut aussi encourager la responsabilisation des populations. »
Ousmane Dianor, président de la Commission technique de la FGC