Quelques brèves concernant l’Amazonie et les Indigènes du Brésil – AYA n°24

AYA – Appui aux Yanomami d’Amazonie présente sa lettre d’information pour soutenir les peuples indigènes du Brésil. n°24. Au sommaire : Lula – Sarkozy, une rencontre entre « voisins », La déforestation de l’Amazonie inquiète à nouveau, Le président de la FUNAI rencontre les organisations indigènes à Manaus, Le président de la FUNAI chez les Cinta Larga, Le SOS des Indiens de la Vallée du Javari, Les autorités de l’Etat de Roraima en visite dans la TI Yanomami, Des indigènes de Roraima sont associés à la préparation de la Conférence Nationale du Développement Rural Soutenable et Solidaire – CNDRSS

AYA – Appui aux Yanomami d’Amazonie présente sa lettre d’information pour soutenir les peuples indigènes du Brésil. n°24. Au sommaire : Lula – Sarkozy, une rencontre entre « voisins », La déforestation de l’Amazonie inquiète à nouveau, Le président de la FUNAI rencontre les organisations indigènes à Manaus, Le président de la FUNAI chez les Cinta Larga, Le SOS des Indiens de la Vallée du Javari, Les autorités de l’Etat de Roraima en visite dans la TI Yanomami, Des indigènes de Roraima sont associés à la préparation de la Conférence Nationale du Développement Rural Soutenable et Solidaire – CNDRSS.
Lula – Sarkozy, une rencontre entre « voisins »
Le 18 janvier, la presse brésilienne a annoncé une rencontre entre les deux présidents le 12 février prochain, en Guyane française dans la localité frontalière de Saint Georges. Il s’agirait de renforcer la coopération entre les deux pays pour éviter l’entrée de clandestins sur le sol français. Il est également question de la construction d’un pont sur le fleuve Oiapoque qui sépare le Brésil de la Guyane française. Brasilia demanderait l’appui de Paris pour soutenir les prétentions géopolitiques brésiliennes sur la scène internationale.
Par ailleurs, le 30 janvier, le président Sarkozy a stoppé un projet de mine d’or que la multinationale canadienne Iamgold devait exploiter sur la montagne Kaw sur le littoral guyanais. Le gisement se situe dans un écosystème classé en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique dans le parc naturel régional en bordure de la réserve naturelle de Kaw.
Source : « Folha de São Paulo » et « O Estado de São Paulo » du 18/01/08 et « Le Monde » du 02/02/08
La déforestation de l’Amazonie inquiète à nouveau
Alors que les chiffres relevés annuellement au mois d’août montraient un ralentissement du phénomène entre 2006 et 2007, les observations réalisées pour les cinq derniers mois de 2007 indiquent une reprise inquiétante de la déforestation de l’Amazonie. L’Institut d’Enquêtes Spatiales (INPE) estime que la déforestation pourrait être de 7’000 km2 pour cette seule période. Celle-ci a été particulièrement importante dans les Etats du Mato Grosso (où il y a plus de la moitié de la déforestation), Pará et Rondônia. Ce constat a incité le Président de la République à réunir d’urgence plusieurs de ses ministres le 24 janvier. Des mesures ont été prises pour faire respecter la législation en vigueur, notamment dans les 36 municipalités les plus concernées. La publication de ces statistiques a provoqué de nombreuses réactions. Au sein même du gouvernement, les avis divergent sur les causes de cette augmentation.
Le président de la FUNAI rencontre les organisations indigènes à Manaus
Le 25 janvier, le président de la Fondation Nationale de l’Indien (FUNAI), M. Márcio Meira a rencontré des leaders des organisations indigènes de l’Etat d’Amazonas au siège de la Coordination des Organisations Indigènes de l’Amazonie Brésilienne (COIAB) à Manaus. À l’occasion de cette réunion, la COIAB a remis un document à M. Meira dans lequel elle présente des propositions pour l’application effective des droits des peuples et communautés indigènes de l’Amazonie brésilienne. Le document cite la démarcation, la protection et la gestion des Terres Indigènes (TI), les politiques publiques du gouvernement, la situation dans la Vallée du Javari, la justice, la sécurité et la citoyenneté.
Le président de la FUNAI chez les Cinta Larga*
En visite dans l’Etat d’Amazonas, le président de la FUNAI est retourné chez les Indiens Cinta Larga de la TI Roosevelt le 23 janvier pour discuter de la santé indigène, du développement soutenable et de l’extraction des diamants. Cette visite, voulue – semble-t-il – plutôt discrète, a été révélée par le journal en ligne « Rondoniagora.com ». Selon l’organe de presse, le président de la FUNAI était accompagné du Coordinateur de la COIAB, du directeur de la Police Fédérale et du Procureur de la République de Rondônia.
* Voir AYA Info No 23. Pour en savoir plus (en portugais) :
Le SOS des Indiens de la Vallée du Javari*
« À l’aide s’il vous plaît. Nous sommes en train de mourir et nous demandons du secours ! » C’est ainsi que se termine une récente lettre du Conseil Indigène de la Vallée du Javari (CIVAJA) qui lance un véritable SOS signé par les responsables des principales organisations indigènes membres du Conseil au sujet de la situation sanitaire catastrophique dans la région. Ils dénoncent les carences des organes chargés de veiller sur la santé des indigènes victimes surtout de la malaria, d’hépatites, de tuberculose et de méningites. Ils formulent une douzaine de mesures à prendre immédiatement pour améliorer la situation. Le 1er février, la COIAB a publié cet appel sur son site Internet. Le 14 janvier déjà, la Fondation Nationale de la Santé (FUNASA) avait enfin reconnu que la situation était gravissime. À l’initiative de cette dernière, un plan stratégique impliquant également la FUNAI et l’armée devrait être mis en œuvre.
* L’immense vallée du Rio Javari est située au sud-ouest de l’Etat d’Amazonas. Elle est occupée par environ 3’600 Indiens appartenant une demi-douzaine de peuples et de groupes encore isolés. La TI Vale do Javari a une superficie de 85’445 km2. Elle a été démarquée en 2001.
Les autorités de l’Etat de Roraima en visite dans la TI Yanomami
Le Gouverneur de l’État de Roraima, José de Anchieta Júnior, accompagné de plusieurs parlementaires et autres autorités civiles et militaires ont visité deux postes militaires de frontière dans la TI Yanomami. Le premier à Auaris dans la municipalité de Amajari et le second dans la région de Surucucu dans la municipalité de Alto Alegre. À l’occasion de ce déplacement, les autorités ont rencontré les Indiens Yanomami qui ont demandé de meilleures conditions de vie, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé.
Pour en savoir plus (en portugais) :
Des indigènes de Roraima sont associés à la préparation de la Conférence Nationale du Développement Rural Soutenable et Solidaire – CNDRSS
Le Ministère du Développement Agraire* (MDA) prépare activement la 1ère CNDRSS qui aura lieu à Olinda, dans l’Etat du Pernambuco, du 25 au 28 juin 2008. Cette conférence est précédée de rencontres municipales ou inter – municipales d’abord, puis au niveau des États en mars – avril. Les 30 et 31 janvier des leaders indigènes étaient réunis à Boa Vista, la capitale de l’Etat de Roraima. Cette conférence a pour objectif de formuler les lignes directrices d’une politique nationale de développement en faveur d’un Brésil rural avec la population. dans sa diversité, dans un esprit d’égalité et de solidarité. Elle est organisée par le Conseil National de Développement Soutenable – CONDRAF créé en 2003. C’est un organe de 38 membres composé pour moitié de représentants des pouvoirs publics et pour moitié de représentants d’organisations de la société civile. C’est un espace de concertation et d’articulation entre les différents niveaux du gouvernement et les organisations de la société civile pour le développement rural soutenable, la réforme agraire et l’agriculture familiale. Les Peuples indigènes y sont représentés par un délégué de la COIAB.
Pour en savoir plus (en portugais) :
* À ne pas confondre avec le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de l’approvisionnement.
Bernard Comoli

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