Ce printemps, la Colombie vibre au rythme d’élections pour renouveler son parlement, puis d’élections présidentielles dont l’enjeu sera de repourvoir le poste d’Iván Duque. Dans ce pays, pas encore complètement sorti d’une trop longue guerre, c’est toute une société civile et particulièrement la jeunesse, en première ligne lors des manifestations du printemps 2021, qui se mobilise pour montrer son aspiration à la paix. Guerre, paix… Des notions brûlantes d’actualité si près de chez nous, mais aussi et depuis près de 60 ans en Colombie.
A l’heure où la Suisse a pris la décision de mettre un terme à ses programmes d’aide au développement en Amérique latine, nous expliquons dans notre dernier magazine Horizons pourquoi nous continuons à nous y engager : pour la construction d’une paix durable en Colombie, mais aussi pour les droits humains en Bolivie, au Nicaragua et au Pérou.
> Téléchargez le numéro de mars de notre magazine Horizons
Léon ne veut pas devenir soldat
Le destin de la famille Jimenez* et de ses deux enfants, Léon* (11 ans) et Elodie* (6 ans), montre que cinq ans après la fin officielle du conflit armé entre la guérilla des FARC-EP et le gouvernement colombien, la violence et les déplacements de population sont toujours une réalité. Et c’est surtout la jeune génération qui en souffre.
« Nous menions une vie heureuse en famille. Mais lorsque la police est entrée de force dans notre maison et a menacé Elodie avec une arme, tout a changé », raconte Léon. Alors qu’ils devraient pouvoir jouer et apprendre en toute insouciance, leur vie est marquée par la peur. Notre coopérante Laura Kleiner se bat à leurs côtés pour qu’ils obtiennent la protection nécessaire et puissent envisager leur avenir en paix.
*Noms et prénoms fictifs
> Lire le blog de Laura Kleiner et découvrir les témoignages de Léon et Elodie
Marche fragile vers la paix
En Colombie, où les accords de paix n’ont que cinq ans et le processus n’est pas encore abouti, Comundo s’engage pour une paix durable. Philipp Lustenberger, co-Directeur du programme de médiation de Swisspeace et fin connaisseur de la Colombie, explique comment le respect des droits humains s’y heurte encore à d’importants problèmes structurels et des zones de non-droit. «Consolider un édifice de paix prend au minimum 10-15 ans, et la Colombie n’a fait qu’une partie du chemin en 5 ans. Il faut encore que l’Etat et la société dans toute sa complexité puissent s’affranchir des racines de la violence, et investir dans le développement des régions rurales les plus affectées.»
> Lire l’interview de Philipp Lustenberger
Yolanda se soigne par le théâtre
Aguablanca, un immense district de près d’un million d’habitants en périphérie de Cali, a été fondé en partie par des personnes déplacées. Cela concerne près de 8 millions de personnes en 60 ans de conflit, l’équivalent de la population suisse !
Notre coopérante Alicia Tellez y a rencontré Yolanda Diaz Mansano. Avec elle et plusieurs autres personnes âgées, elle a préparé une représentation théâtrale des violences subies. Un travail qui ne répare pas les injustices vécues, mais qui libère la parole et aide à guérir certaines blessures. « Mes blessures à la tête ont guéri, mais la violence laisse de nombreuses séquelles indélébiles, ce sont les blessures les plus difficiles à guérir. »
> Découvrez la rencontre entre Yolanda et Alicia dans son blog
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