Coupe de la conjoncture en terme de solidarité internationale

Budget, argent, coupes, rentabilité, ratio « coût-efficacité », autant de palabres autour de l’humanitaire au sens large. Voilà le panorama qui nous est donné par la junte politique suisse. La DDC (Ndlr : direction du  développement et de la coopération) semble devoir se résigner à prévenir une éventuelle coupe de 234  millions de francs suisses pour les prochaines années.
 
La Suisse s’en va- encore serait-on tenté de dire- à contre-courant. Alors que les principales puissances du monde « riche » se targuent de vouloir augmenter ses contributions au pays du Sud, la Suisse pense, elle, faire quelques économies. S’imaginerait-elle avoir assez donné jusqu’à présent ?
 
Au grand dam des plus solidaires, la confédération helvétique est toutefois confrontée à un problème majeur : un milliard de contribution suisse aux fonds de cohésion européens. Vers qui les regards se tournent ? La DDC, « bonnet d’âne » en terme d’investissement à perte. Faut-il du reste vraiment croire que cela soit à perte ? Plutôt que de contribuer au développement à raison de 0,7 % de son PIB comme demandé par l’ONU, l’Helvétie, sur sa retenue, se bloque à 0,4 %. Pas de quoi fanfaronner et surtout pas de quoi penser que la Suisse soit un exemple pour l’accomplissement des objectifs du millénaire formulés par l’ONU.
 
Pire encore, comment ne pas se sentir dégoûté par le contexte mondial. Alors que la société civile redouble de générosité à la suite du tsunami de décembre dernier, la Suisse politique envisage d’escamoter l’un de ses plus grands offices fédéraux. Epargné de justesse par les coupes à la suite du désastre asiatique, il n’en est pas moins clairement désigné comme étant le premier qui subirait le joug des coupes. Autant dire que l’aide au développement suisse va se restreindre- faute à la récession économique.
 
Mais dans le fond, ne serait-il pas plus judicieux d’envisager une vraie politique commune sur le long terme- que les pays possédant de réels moyens rentrent de plein pied dans une collaboration fructueuse et constructive vis-à-vis des pays demandeurs. Parce qu’à y regarder de plus près, les signataires des objectifs du millénaire sont encore loin du compte.
 
« Afrique :
 
Invasion de sauterelles en Afrique (Mauritanie)Rétablissement de l’AngolaConflits en République CentreafricaineConflit du CongoTension à la frontière de l’Erithrée et de l’EthiopieKlaxon de la crise de nourriture de l’AfriqueHIV/SIDA en AfriqueTsunami de l’Océan IndienMalaise de la Côte d’IvoireCrise libérienne
Violence au NigériaLe Rwanda 10 ans panse encore ses plaiesProcessus de paix en SomalieFamine et conflit armé au Soudan
Violence en OugandaGuerres africaines occidentales
 
Les Amériques :
 
L’extrémité des Caraïbes survivent à l’Amérique Centrale d’après-guerreFaim américaine centraleGuérilla en  ColombieInondations de la Guyane
Malaise de HaïtiHIV/SIDA aux AmériquesLe Pérou de l’après conflitTensions au Venezuela
 
 
L’Asie :
 
Soulèvement d’Aceh (Indonésie)Reconstruction afghaneRétablissement du CambodgeGuerre de TchétchénieInondations de la ChineNation en construction au  Timor orientalTensions en Géorgie, Abkhazia, S. OssetiaHIV/SIDA en AsieLes désaccords du Nord-est de l’IndeTsunami de l’Océan IndienConflit au KashmirViolence de Moluccas
Conflit de Nagorno-KarabakhInsurrection du NépalFamine du nord de la CoréeInondations de PhilippinesConflit de Philippines-Mindanao Conflit au  Sri Lanka entre Tamouls et Sri LankaisViolence de la ThaïlandeCrise dans les montagnes du Vietnam
 
L’Europe :
 
Reconstruction des Balkans
La Géorgie, Abkhazia, S. OssetiaViolence de KosovoConflit de Nagorno-Karabakh
 
Moyen-Orient :
 
Tension en Israël
L’Irak dans l’agitation 
Iran catastrophé par un séisme »
 
Source : http://www.alertnet.org/
 
La liste est probablement plus longue encore tant les médias ne font pas cas de certaines catastrophes jugées banales aujourd’hui. Le sentiment fataliste évacué, il persiste la question de savoir comment les pays riches vont gérer leurs moyens face à un panorama mondial loin d’une idylle utopiste. La Suisse, elle, a apparemment choisi de faire des économies tant sur le plan national qu’au niveau de la solidarité internationale. Qui va en faire les frais ?
 
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Olivier Grobet